Fahem Boukadous tire à boulets rouges sur Hassen Zargouni
Le journaliste Fahem Boukadous a rebondi, hier, dimanche 6 octobre 2024, sur le sondage sortie des urnes présenté par Hassen Zargouni, directeur de Sigma Conseil, et diffusé sur la télévision publique.
Le journaliste a estimé que les résultats préliminaires de l’élection présidentielle auraient dû être annoncés et non des sondages « qui soulèvent des questions quant à leur sérieux ».
« Bien que je sois convaincu que les résultats de l’élection présidentielle sont prédéterminés pour de nombreuses raisons, j’attendais que l’instance électorale annonce les résultats préliminaires et ensuite les résultats définitifs. La télévision nationale a donné à Hassen Zargouni un espace légendaire pour annoncer les résultats d’un sondage, suggérant par une surabondance de chiffres et de pourcentages qu’ils étaient définitifs. La campagne de Kaïs Saïed a annoncé sa victoire par le biais des sondages mentionnés (…) Tout cela pourrait être considéré comme rien de plus qu’une manœuvre pour préparer l’opinion publique à accepter ce résultat, ce qui n’est peut-être pas nécessaire non plus » a écrit le journaliste dans une publication postée sur les réseaux sociaux.
« Le sondage à la sortie des urnes ne signifie pas que le processus se déroule confortablement dans des lieux publics ou des cafés, mais devant les bureaux de vote dans les circonstances actuelles de sécurité et de présence militaire, où les électeurs ne peuvent pas exprimer librement et de manière transparente la nature de leurs votes et de leurs choix à la lumière de l’état de peur accentué par le décret 54. Donner l’exclusivité à un bureau privé pour réaliser un sondage auprès des électeurs, avec l’approbation de l’instance électorale et de la télévision publique dont la neutralité a été remise en cause tout au long du processus électoral, permet de remettre en cause les résultats des sondages et a fortiori de les imposer aux Tunisiennes et aux Tunisiens comme étant la vérité des résultats des élections » a-t-il poursuivi.
Fahem Boukadous a estimé que Hassen Zargouni a assuré un « service après-vente » en participant à une émission sur la télévision nationale sans la présence d’un point de vue opposé spécialisé dans la communication politique ou les sondages, comme cela est exigé dans des contextes similaires.
« Ce qui est encore plus étrange, c’est que le représentant de l’instance électorale, qui était également présent lors de cette émission, n’a pas rappelé au directeur de Sigma que ses résultats ne sont que des estimations préliminaires qui ne peuvent en aucun cas être transformées en fait accompli. Au contraire, il est allé plus loin en confirmant les estimations de Sigma comme si l’instance électorale partageait son mandat avec Sigma Conseil » a-t-il conclu.
Hassen Zargouni, directeur de Sigma Conseil, a diffusé, via la télévision publique, un sondage sortie des urnes du 6 octobre 2024. Un sondage qui, rappelons-le, donne gagnant le président sortant Kaïs Saïed avec 89,2% à l’intérieur de la Tunisie. Le sondage n’ayant pas ciblé les Tunisiens à l’étranger.
Kaïs Saïed, ont souligné les observateurs, a pourtant modifié le code électoral de telle sorte à interdire la diffusion des sondages.
Ainsi, selon l’article 172 du code électoral, on lit ce qui suit : « Jusqu’à la promulgation d’une loi réglementant les sondages d’opinion, il est interdit de diffuser et de publier les résultats des sondages d’opinion ayant un rapport direct ou indirect aux élections ou au référendum, les études et les commentaires journalistiques en rapport avec ces sondages à travers les différents médias durant la période électorale ».
La loi, telle que modifiée par Kaïs Saïed interdit donc clairement les sondages et les commentaires journalistiques. Cette interdiction touche toute la période électorale qui va du 14 juillet 2024 jusqu’à la proclamation des résultats définitifs des élections.
M.B.Z
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