El jem et Dougga dévoilent leurs programmations : De nouveaux projets musicaux à l’honneur

Du classique, de la nouvelle scène et de l’alternatif, un ensemble qui forme une belle vision pour deux festivals implantés dans des lieux exceptionnels et qui présentent une vraie stratégie novatrice et une belle force de proposition.
La Presse — Une conférence de presse conjointe entre le Festival iternational de musique symphonique d’El Jem et le Festival international de Dougga, parrainée par le mécène principal de l’événement la fondation Arts et culture by UIB – Groupe Société Générale s’est tenue hier matin, en présence de différents médias, de partenaires et autres artistes participants aux deux événements.
La fondation renouvelle sa troisème année de partenariat avec le festival d’El Jem et signe un nouveau partenariat avec le festival de Dougga.
Eya Daghnouj ouvre Dougga
Du beau monde pour de belles notes
Le Festival international de musique symphonique d’El jem qui est à sa 38e édition, démarre le 12 juillet pour se clôturer le 16 août 2025, avec au programme 11 soirées dont trois de productions tunisiennes .
Le spectacle d’ouverture sera italien cette année, comme le précise le directeur du festival, Mabrouk Layouni. 32 musiciens de l’orchestra Fiorentina da Camera seront sur la scène de l’amphithéâtre d’El Jem pour propser des morceaux du répertoire symphonique et de musique de chambre italiens ainsi que des compositions d’Ennio Morricone.
Au programme, également, une relecture de l’œuvre «24 parfums, les étoiles symphoniques» du pianiste et compositeur Mohamed Ali Kammoun avec l’orchestre symphonique de Mégrine. Ce concert présenté après son succès à l’Olympia de Paris, célèbre la richesse du patrimoine tunisien à travers une symbiose harmonieuse entre tradition et modernité.
«La nuit des chefs», une rencontre musicale méditerranéenne avec la participation de l’Espagne et du Maroc. Le spectacle produit par le Théâtre de l’Opéra de Tunis, se distingue par son concept novateur : réunir, lors d’une même soirée, plusieurs chefs d’orchestre de renom qui se succèdent à la direction de l’Orchestre symphonique tunisien (OST) et du Chœur de l’Opéra de Tunis.
Les deux orchestres de chambre: l’Orchestre royal de chambre de Wallonie qui est partenaire du Concours musical international Reine Élisabeth depuis plus de 20 ans et un complice régulier de la Chapelle musicale Reine Élisabeth, de Bozar, de Flagey et de nombreux festivals belges. Et l’Orquesta de Cámara Villa de Madrid qui a donné de nombreux concerts depuis sa présentation au Teatro Real de Madrid le 5 novembre 1985. Du baroque aux grandes œuvres du XXe siècle, il couvre un vaste répertoire, en accordant une attention prioritaire à la musique espagnole (Montsalvatge, Falla, Turina, Sorozábal, Rodrigo, Del Barco, Cano, Marco, Prieto, García Abril, etc.) et à la diffusion de la musique classique à travers des cycles pédagogiques destinés aux jeunes et à la formation des enseignants.
Le fidèle Orchestre du bal de l’Opéra de Vienne sera aussi au rendez-vous et présentera les plus belles valses de la ville à l’occasion de 200e anniversaire de Johann Strauss, sous la direction du chef d’orchestre hongrois Laszlo GyÜker.
Le soprano tunisien Hassen Doss prendra part à cette 38e édition du festival accompagné par l’orchestre et chœur El Manar dirigé par Salma Messaoudi. Avec ce concert exceptionnel réunissant 130 artistes sur scène, il incarne un projet audacieux alliant maturité artistique, ouverture culturelle et ambition internationale. Le contenu du concert a d’ailleurs été conçu selon un modèle international, le même que celui adopté par Pavarotti et les grandes voix de l’opéra : commencer par des morceaux célèbres d’autres artistes, enchaîner avec des extraits d’opéra, puis des classiques italiens, pour finir avec leur propre répertoire.
«En tant que ténor tunisien et arabe j’ai voulu ajouter à mon programme fait d’hommage à Carmen, la Traviata et à la musique italienne, des chansons tunisiennes arrangées symphoniquement», déclare l’artiste lors de cette conférence de presse.
L’Orchestre symphonique de l’Opéra d’Alger marque cette année son retour après une longue absence. Il s’agit de l’une des formations artistiques rattachées à l’Opéra d’Alger aux côtés du chœur andalou et du ballet de l’opéra, composée de plus de soixante musiciens algériens professionnels, formés dans des instituts algériens et étrangers. Actuellement, l’orchestre est dirigé par le maestro Lotfi Saïdi et œuvre, depuis sa création en 1992, à la promotion et à la diffusion de la musique classique et universelle, ainsi que des pièces musicales issues du patrimoine national.
L’Orchestre symphonique de Carthage fondé par Hafedh Makni, sera aussi de la partie. 160 personnes seront sur scène, comme l’a noté ce dernier lors de son intervention dans laquelle il s’est remémoré sa première participation au festival en 1986 en tant que soliste (violon). «Le concert sera composé de deux parties: une première abordant un répertoire classique international et une seconde dédiée à la musique arabe avec, entre autre, au programme le titre»Alf lila et lila» d’Oum Kalthoum à l’occasion de la 50e anniversaire de sa disparition, pour finir sur des notes latino-américaines.», précise encore le maestro.
Yury Revich et l’Orchestre symphonique tunisien (OST), dirigé par Shady Garfi, assureront le concert de clôture. Yury Revich, violoniste-stradivarius et compositeur autrichien pluridisciplinaire et novateur. Sa virtuosité magique a été particulièrement soulignée par la presse, qui l’a qualifié de nouvelle star mondiale du violon ou de nouveau Paganini.
De nouveaux noms à découvrir
Le festival international de Dougga dont la 49e édition se tiendra du 28 juin au 8 juillet 2025, promet en plus des spectacles, une véritable immersion dans la culture locale: découverte du patrimoine architectural, transmission de savoir-faire artisanaux, dégustation de spécialités régionales.
«Plus qu’un festival, c’est un projet culturel avec différentes orientations, entre autres le programme de formation pour les jeunes qui est à sa troisième édition», souligne son directeur Mokhtar Belatek en mettant en avant l’importance de l’impact sur la population locale et son implication.
Le producteur exécutif du festival, Mohamed Ben said, a parlé de son côté, des différents programmes et activités et au-delà de la scène avec la formation en management culturel et une collaboration avec le festival English Folk Expo à Manchester impliquant des échanges de stages.
Côté scène, cette édition reflète un parti pris artistique clair : mettre en lumière des projets singuliers et des artistes qui bousculent les formats, revisitent les traditions et explorent de nouvelles narrations musicales.
Ragouj, le spectacle assurera la clôture de Dougga
La Tunisie occupe une place centrale avec quatre soirées. L’ouverture, le samedi 28 juin, sera consacrée au tarab tunisien, avec la voix envoûtante d’Eya Daghnouj dans le spectacle «Fi hadhrat ettarab ettounsi». La clôture, le mardi 8 juillet, réunira Abdelhamid et Hamza Bouchnak autour de «Ragouj» un concert inspiré de la série ramadanesque éponyme réalisée par Abdelhamid Bouchnak. Le public retrouvera également Emel Mathlouthi, ainsi que le rappeur JenJoon (Omar Twihri), qui se produira dans le spectacle «Cadences Orchestre».
Du monde arabe, le mystérieux chanteur égyptien Tul8te, connu pour son anonymat et son masque, montera sur scène, tout comme la chanteuse libanaise Cindy Latty, qui rendra hommage à Oum Kalthoum dans «Kalthoumiyet», accompagnée par l’orchestre dirigé par le violoniste tunisien Mohamed Lassoued.
Du côté international, la chanteuse britannique Lily Lyons, figure montante de la pop indie, se produira aux côtés du Afro Arabik Walzer Orchestra (Autriche), un ensemble fusionnant jazz, classique et traditions arabes. Le public découvrira également « Dreams Come True, «un spectacle du chanteur Norbe accompagné par l’Orchestre philharmonique de Barcelone. «On espère inspirer les gens qui viendront écouter notre musique», déclare le chanteur présent à cette conférence de presse.
Des concerts de rue gratuits animeront également les journées à Dougga et Téboursouk avec au menu du raï, stambeli, malouf et autres musiques.
Des navettes quotidiennes relieront Tunis au site, et des stands de restauration variés seront installés pendant toute la durée du festival
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