Économie nationale : Des perspectives toujours stables

L’économie tunisienne, déjà en phase de reconstruction et d’édification, continue à maintenir, notamment à court terme, des perspectives stables. Reste que, face à la volatilité du marché international et à la complexité des politiques commerciales, notre économie a besoin d’élargir, en permanence, sa capacité d’anticipation et de prévoir les scénarios de riposte appropriés.
La Presse — Le rapport sur «les perspectives de l’économie mondiale», publié lors des assises de Printemps de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international, retient un léger fléchissement de la croissance économique tunisienne, qui devrait se situer aux alentours de 1,4% pour les années 2025 et 2026.
Si certains parlent de perspectives sombres, d’autres parlent plutôt d’une tendance stable même si elle est en deçà des projections nationales prévues.
Il ne faut pas oublier que les nouvelles dispositions fiscales américaines, les incertitudes des politiques commerciales internationales et le retour en force du protectionnisme, ont bouleversé la donne. Raison qui a contraint d’ailleurs le FMI à revoir à la baisse ses prévisions de croissance mondiale qui passerait de 3,2% à 2,8% seulement.
Le fléchissement attendu de la croissance de notre économie appelle certes à la prudence mais il n’est pas pour autant inquiétant encore moins alarmant, comme le laissent entendre certains. C’est une attitude qui est, notamment à court terme, tout à fait naturelle, surtout pour un pays qui, après une période éprouvante et surtout après avoir revu, en profondeur, son modèle de développement national, vient de se lancer dans une phase délicate de reconstruction et d’édification, avec tout ce que cela implique comme ressources.
Les deux institutions de Bretton Woods reconnaissent, elles-mêmes, que la moyenne de croissance prévue pour les deux prochaines années témoigne d’une situation plutôt stable.
Anticipation et riposte
Ce qui rassure encore plus, c’est que certains fondamentaux de l’économie nationale commencent à se maintenir. On pense, entre autres, à l’inflation qui connaît, depuis quelques temps, une tendance baissière, tout comme la soutenabilité des finances publiques qui est en train à s’améliorer progressivement.
On pense aussi à l’appareil productif qui, même s’il ne n’arrive toujours pas à atteindre son plein régime, semble retrouver un certain rythme positif. Autant donc d’éléments qui, associés «au redressement du risque pays et l’amélioration du niveau d’intégration dans les chaînes de valeur, notamment européennes, permettraient à l’économie tunisienne», comme l’attestent les analystes «de prétendre à un retour rapide à la rentabilité».
Une belle perspective qui poserait toutefois à l’économie nationale de nouveaux objectifs sensibles, notamment celui de pouvoir maintenir, à long terme, ce retour à la rentabilité.
Face à quoi, nos décideurs économiques doivent «creuser» encore plus, surtout en termes d’amélioration du flux d’investissement, toujours timide, d’approfondissement des réformes sectorielles, de généralisation de la digitalisation économique et financière et d’accélération de la transition énergétique.
Des orientations incontournables, car le rapport sur les «perspectives de l’économie mondiale», retient, à moyen et à long terme, de nouvelles exigences qui risquent, à défaut d’anticipation, de replonger l’économie nationale dans des difficultés complexes et contraignantes.
Il faut reconnaître justement que la volatilité du système économique mondial, l’ampleur des pressions commerciales internationales, et les changements profonds de la carte géoéconomique exposent, en permanence, toutes les économies à des pressions énormes et conditionnent, en grande partie, leurs politiques.
Et c’est certainement cette situation instable du marché international qui fonde le besoin de notre économie d’élargir régulièrement sa capacité d’anticipation et de multiplier, en conséquence, les scénarios de riposte appropriés.
lien sur site officiel