Droits de douane imposés par les USA : Le Canada saisit l’OMC

Le Canada a officiellement déposé une plainte auprès de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) contre les droits de douane punitifs de 25 % imposés par l’administration américaine sur la majorité de ses produits exportés vers les États-Unis, a confirmé l’OMC mercredi.
La veille, l’ambassadrice canadienne auprès de l’organisation basée à Genève, Nadia Theodore, avait justifié cette décision dans un message publié sur LinkedIn : « La décision des États-Unis ne nous laisse pas d’autre choix. »
« J’ai demandé des consultations à l’OMC avec le gouvernement américain au sujet de ces droits de douane injustifiés contre le Canada », a-t-elle ajouté.
Un responsable de l’OMC a confirmé le dépôt de la plainte, qui intervient après une démarche similaire de la Chine, également visée par ces tarifs punitifs, un instrument privilégié par le président Donald Trump. Le Mexique a lui aussi été frappé par ces taxes de 25 %.
Dans son message, l’ambassadrice canadienne auprès de l’organisation a tenu à souligner qu’elle portait, pour l’occasion, un costume de la créatrice autochtone Lesley Hampton, membre de la Première Nation Anishinaabe. Un geste symbolique s’inscrivant dans la campagne incitant les Canadiens à privilégier les produits locaux face aux restrictions américaines. Elle a conclu son message par « Elbows up », une expression empruntée au hockey, symbole de détermination et de résistance.
Ce dépôt de plainte intervient alors que Washington semble laisser la porte ouverte à un compromis avec ses voisins. Mardi, le secrétaire américain au Commerce, Howard Lutnick, interrogé sur Fox Business, a révélé avoir « échangé toute la journée avec les Canadiens et les Mexicains », ajoutant que « le président est à l’écoute (…) Je pense qu’il finira par trouver une solution avec eux ». Selon lui, une décision pourrait être annoncée dès mercredi.
En cas de différend à l’OMC, plusieurs étapes sont prévues. Une phase de consultations est d’abord engagée entre les parties. Si aucun accord n’est trouvé, le plaignant peut demander la formation d’un groupe spécial composé de trois à cinq experts. Les décisions peuvent ensuite faire l’objet d’un appel.
Cependant, depuis décembre 2019, l’organe d’appel de l’OMC est paralysé, faute de juges en poste. Un blocage initialement mis en place sous l’administration Obama et poursuivi sous Donald Trump puis Joe Biden, empêchant l’organisation de traiter de nouveaux dossiers.
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