Des universitaires signent une pétition pour la libération des prisonniers politiques
Des universitaires signent une ptition pour la libration des prisonniers politiques
Une cinquantaine d’universitaires spécialisés en sciences politiques et droit ont publié, jeudi 8 juin 2023, une pétition appelant à la libération des prisonniers politiques. Parmi les signataires figurent Sana Ben Achour, Yadh Ben Achour, Slim Laghmani, Kamel Ben Messaoud, Abdelwaheb Matar, et Sghaier Zakraoui.
Qualifiant les campagnes d’arrestations qui ont touché des dizaines de personnalités de l’opposition et hommes d’affaires de « spectacle » et de « démonstration de force », les signataires de la pétition ont rappelé que les détenus croupissaient en prison depuis des mois « sans procès équitable » et sur la base d’ « accusations infondées de complot contre la sûreté de l’État ».
« La machine répressive n’a cessé de sévir contre toute voix s’opposant au pouvoir en place, la persécution des opposants et de l’opposition s’est intensifiée (…) et les discours du chef de l’État qualifiant les prisonniers de ‘traîtres et conspirateurs’ se sont multiplié (…) exerçant ainsi une pression sans précédent sur la justice », lit-on dans le texte de la pétition.
Les signataires ont rappelé, dans ce sens, la déclaration de Kaïs Saïed affirmant que « celui qui osera les (les prisonniers politiques, ndlr) innocenter, sera considéré comme leur complice ». « Face à cette vague répressive, nous (…) exigeons la libération immédiate de tous les détenus politiques et prisonniers d’opinion », ont-il ajouté.
Les universitaires signataires ont appuyé leur pétition de plusieurs arguments :
– Les déclarations des avocats de la défense sur la vacuité des dossiers
– L’absence d’armes, de munition et autres matériels aux domiciles des détenus lors des perquisitions
– Les échanges entre les détenus ne constituent pas de faits incriminants
– L’absence de preuve judiciaire implique la libération de l’accusé
– L’atermoiement judiciaire manifeste ; les détenus n’ont été auditionnés qu’une seule fois par le juge d’instruction, les témoins n’ont pas été entendus, aucune confrontation et aucune expertise
– Les lois antiterroristes ne peuvent être appliquées aux actes et opinions politiques
– Le décret 54 est en violation avec la constitution
– L’absence des bases d’un procès équitable ; la présomption d’innocence notamment
Plusieurs figures du Front de salut national et autres opposants politiques sont en prison depuis plus de cent jours. Accusés de complot contre la sûreté de l’État, ils ont été arrêtés et placé en détention pourtant la défense atteste de la vacuité des dossiers et de preuves justifiant leur interpellation.
N.J.
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