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Des organisations nationales fustigent les déclarations 'violentes' du ministre de l'Intérieur

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Des organisations nationales fustigent les dclarations « violentes » du ministre de l’Intrieur

 

Le ministre de l’Intérieur, Taoufik Charfeddine, avait accusé, lors d’une déclaration de presse accordée à l’occasion de la commémoration de l’attaque terroriste de Ben Guerdane survenue le 7 mars 2016, des journalistes d’être des mercenaires et les hommes d’affaires, les syndicalistes et les partis politiques de traîtres.

Une déclaration aussi choquante que celle-ci n’est pas passée inaperçue. Un nombre important d’organisations et d’associations (une quarantaine) ont publié le lendemain, 8 mars 2023, un communiqué afin de dénoncer les propos de Taoufik Charfeddine et ont critiqué les accusations et les incitations lancées contre tous et sans distinctions. Elles ont estimé qu’il s’agissait d’une attaque contre les corps intermédiaires et d’un discours populiste annonçant le retour de l’État policier.

Le communiqué a estimé que le discours du ministre était hors contexte et que ce dernier aurait dû lancer un appel à l’union contre le terrorisme. La déclaration, selon les organisations et les associations, s’oppose aux batailles menées par les médias, les syndicats, la société civile et politique et les forces vives de la Tunisie contre le terrorisme. Les signataires du communiqué ont rappelé que l’incitation et les appels à la violence ont conduit aux assassinats de Chokri Belaïd et de Mohamed Brahmi.

« Les journalistes ont, dès le début, levé le slogan « Pas de neutralité face au terrorisme ». Ils ont mené des enquêtes au sujet des réseaux terroristes. La place Mohamed Ali Hammi, et sous la direction de l’UGTT, était le théâtre des rencontres syndicales, civiles et politiques visant à lutter contre le terrorisme et ses multiples facettes. Ils étaient unis dans l’opposition aux attaques des milices terroristes alors que le ministère de l’Intérieur protégeait, en même temps, les appareils secrets », lit-on dans le même communiqué.

Les organisations et les associations ont pointé du doigt la politique de l’État concernant les médias étatiques et l’absence de volonté de réformer ces institutions dans le but de s’en débarrasser et de porter atteinte au rôle des médias et de resserrer l’étau sur le secteur. Elles ont tenu a rappelé au ministre de l’Intérieur que son gouvernement avait opté pour la même politique que celle de la dernière décennie cherchant à exploiter les médias. Le gouvernement actuel aurait dû, selon eux, adopter un discour réformateur et soutenant les médias afin de leur permettre d’exercer leur rôle.

« Cette déclaration contribuera directement à ternir l’image du pays à l’international puisque cela provoquera un recul de la Tunisie dans les classements relatifs à la liberté de la presse. Celle-ci a considérablement régressé en raison de la politique répressive du gouvernement actuel vis-à-vis du secteur des médias. Les associations et les organisations s’étonnent de l’attitude du ministre ayant évité les questions des médias au sujet des promesses relatives au développement dans Ben Guerdane et la dissimulation de la défaillance du pouvoir et son incapacité à répondre aux revendications des Tunisiens et des Tunisiennes. Le ministre s’est caché derrière les accusations », a ajouté la même source.

Les organisations et les associations ont rejeté les déclarations du ministère de l’Intérieur basées sur les menaces. Elles les ont assimilées à celles prononcées durant la dictature instaurée par Ben Ali et la décennie précédente. Elles ont estimé que la possibilité de recourir à la violence légitime et la détention de moyens permettant de mettre les citoyens sous écoute ne lui octroyait pas le droit d’attaquer les forces tunisiennes vives et d’adopter un discours d’incitation visant à les prendre pour cible.

« Nous refusons l’ingérence d’un ministre chargé de la protection et de la sécurité des Tunisiens et des Tunisiennes dans l’évaluation de la performance des médias, des syndicats et des partis politiques. Nous l’appelons à se focaliser sur l’amélioration de la performance d’un ministère connu pour son passif dans la répression des libertés individuelles et collectives, encore accusé de réprimer les mouvements de protestation, de jeunes et de sports et consacrant l’impunité dans les crimes de tortures et de meurtres », a poursuivi le communiqué.

Les organisations et les associations ont appelé Taoufik Charfeddine à s’excuser pour ses déclarations violentes, dangereuses et impulsives. Elles l’ont tenu responsable des répercussions de son discours basé sur l’incitation et les accusations de trahison. Elles ont annoncé être prêtes pour militer contre ces formes de déviations dangereuses à la loi.

Parmi les signataires de ce communiqué, nous pouvons citer : l’UGTT, la Ligue tunisienne des droits de l’Homme (LTDH), l’Assoication tunisienne des femmes démocrates (ATFD), le Syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT), le Forum tunisien des droits économiques et sociaux (FTDES), l’Organisation contre la torture en Tunisie (OCTT), la Coalition Soumoud, EuroMed Droits ou encore Avocats sans frontières.

S.G

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