Des associations et des partis évoquent le climat politique
Un groupe d’associations et de partis politiques ont organisé, jeudi 1er août 2024, une conférence de presse portant sur la situation du pays et sur le climat politique. S’exprimant lors de cet événement, la présidente de l’ATFD, Neila Zoghlami a indiqué que toute personne avait le droit de candidater à la présidentielle prévue pour le 6 octobre 2024.
Neila Zoghlami a évoqué un climat de répression et d’atteinte aux droits et aux libertés. Elle a, aussi, évoqué une régression du rôle de la femme au niveau de la scène politique. Elle a évoqué le cas de la présidente du PDL Abir Moussi, l’une des rares femmes à être à la tête d’un parti politique et à pouvoir concurrencer pour de vrai le chef de l’État, Kaïs Saïed. Néanmoins, cette dernière se trouve en prison depuis le 3 octobre 2023.
Par la suite, la professeure de droit constitutionnel, Salsabil Klibi est revenue sur la législation et le cadre légal en matière d’élection. D’après elle, un décret ne peut pas introduire de changements majeurs. Concernant les conditions de candidature à la présidentielle, elle a affirmé que les articles de la constitution évoquant la question posaient le cadre. La seule entité pouvant introduire des changements est l’Assemblée des Représentants du Peuple. Ceci doit avoir lieu par le biais de lois fondamentales.
« Au niveau des droits et des libertés, la constitution précise que seul le pouvoir législatif peut poser des limites aux droits et aux libertés… Celles-ci doivent être constitutionnelles et nécessaires… Ces limites doivent être proportionnelles… Nous avons sauté une étape, celle de passer par le pouvoir législatif, à savoir celle garantissant les droits et les libertés… L’Instance supérieure indépendante pour les élections (Isie) aurait procédé elle-même à la vérification du casier judiciaire de chaque candidat », a-t-elle dit.
De son côté, le membre du parti Al Jomhouri, Wissem Sghaier a appelé à multiplier ce genre d’événement. Il a qualifié le climat politique de sombre. Il a évoqué les arrestations arbitraires et les poursuites judiciaires infondées. Il a, également, considéré que le maintien de l’application du décret liberticide 54, malgré sa défaillance et déclarer que son retrait aura lieu après la présidentielle reflétaient une mauvaise intention. M. Sghaier a expliqué que les indicateurs économiques étaient tous au rouge. Il a rappelé que le tribunal administratif avait rejeté, par le passé, la proposition de dépôt du bulletin n°3 par les candidats aux élections.
« Au niveau politique, on a arrêté toute personne ayant l’intention de candidater à la présidence… C’est devenu une source de raillerie… Il n’y a plus de concurrence loyale… Les discours du président (Kaïs Saïed) n’évoquent que des complots et des traîtres… On ne devrait pas gouverner de cette façon… L’Instance supérieure indépendante pour les élections a demandé une procuration spécifique… Le juge chargé de son dossier a refusé de lui octroyer cela… L’Isie a réagi en affirmant que ceci ne faisait pas partie de ses compétences… Le bulletin n°3 est octroyé par le ministère de l’Intérieur… Il s’agit d’un droit pour tous les citoyens », a-t-il expliqué.
L’ancien député et membre d’Attayar, Zied Ghanney a déclaré que la Tunisie s’apprêtait à perdre l’un de ses plus grands acquis, à savoir l’élection de la personne au pouvoir. Il a considéré que la tenue d’élections transparentes et honnêtes et la transition pacifique du pouvoir étaient aussi importantes que l’indépendance du pays et la déclaration de la République. Selon lui, il y a un retour vers le passé, puisque le ministère de l’Intérieur contrôle les élections en étant l’entité responsable de la délivrance du bulletin n°3, document désormais exigé pour se présenter à la présidence.
Les membres de ce groupe d’associations et de partis sont :
– Ligue Tunisienne des Droits de l’Homme
– Association Tunisienne des Femmes Démocrates
– Association pour le Droit à la Différence
– Association Tunisienne pour les Droits et les Libertés
– Le Pont Genève
– Association Tunisienne de Défense des Libertés Individuelles
– Aswat Nissa
– Intersection pour les Droits et les Libertés
– Comité pour le Respect des Libertés et des Droits en Tunisie
– Instance Nationale pour la Défense des Libertés et de la Démocratie
– Al-Bawsala
– Association Nomad 08
– Bayti
– Tighar Moatana Monassafa
– Union des Diplômés Chômeurs
– Ponts de la Citoyenneté
– Association Femme et Citoyenne du Kef
-Coalition Soumoud
– Parti Al-Qotb
– Parti Républicain
– Parti des Travailleurs
– Courant Démocratique
– Parti Démocrate pour le Travail et les Libertés
– Parti Socialiste
– Al Massar
S.G
lien sur site officiel