Depuis Paris et en pleurs, Lotfi Abdelli se confie sur son exil

L’humoriste Lotfi Abdelli, a posté ce mardi 23 août 2022, deux vidéos sur son compte Instagram, où il revient sur les évènements qui l’ont contraint à s’exiler en urgence en France où il s’est réfugié après des heurts avec des sécuritaires mécontents des propos qu’il a tenus dans son dernier spectacle.
Lotfi Abdelli, qui avait annulé sa tournée, a affirmé qu’il a repris ses spectacles car il pensait pouvoir bénéficier de la protection nécessaire mise en place comme promis par le ministère de l’Intérieur mais qu’il a dû se raviser au vu des circonstances peu rassurantes dans lesquelles il s’est retrouvé.
« J’ai trouvé l’aide et l’écoute au ministère de l’Intérieur où j’ai été invité. Des gradés et des cadres de bonne foi, m’ont garanti la protection nécessaire à la poursuite de ma tournée mais sur place, alors que j’avais avec moi des sécuritaires gradés et une unité de lutte contre le terrorisme, nous avons été provoqués et insultés par des agents en civil, sans le moindre égard pour leurs supérieurs. S’ils osent faire ça c’est qu’ils se sentent forts et qu’ils bénéficient d’une immunité et s’ils n’ont pas peur de leurs chefs alors que dire de moi » a déclaré l’humoriste.
« Nous avons été agressés à Sfax, mon producteur a été tabassé, un civil gradé a aussi été agressé quand il a tenté de s’interposer, j’ai eu peur, je me suis senti menacé, je ne pouvais assurer mes spectacles, j’ai eu peur pour ma famille… J’ai dû m’enfuir, j’ai laissé ma famille en Tunisie, je suis arrivé en France avec une somme qui ne me ferait pas vivre une semaine mais j’ai trouvé ici du soutien… c’est tout ce que j’ai à dire, rien ne remplace mon pays mais j’ai été obligé » a-t-il poursuivi en pleurs.
Lotfi Abdelli a dû faire face à plusieurs menaces. Des figures et adhérents des syndicats des forces de l’ordre s’en sont publiquement pris à lui. Il subit des menaces même sur les réseaux sociaux.
De son côté, le ministère de l’Intérieur, Taoufik Charfeddine et le président de la République, Kaïs Saïed, ont tous deux, à leurs propres façons, exprimés leur soutien à ce dernier. Le chef de l’Etat a appelé à limiter le travail syndical aux questions d’ordre social et à créer une seule structure syndicale regroupant l’ensemble des forces de l’ordre.
Le ministère de l’Intérieur a de son côté annoncé la sanction de certains syndicalistes et l’entame de poursuites judiciaires. Cette réaction a été perçue comme une atteinte au droit et à la liberté syndicale par les forces de l’ordre. Certains ont refusé la proposition du président. Le secrétaire général adjoint du Syndicat des fonctionnaires de la direction générale des unités d’intervention, Nessim Rouissi a appelé Taoufik Charfeddine à se retracer et lui a affirmé qu’il ne restera pas éternellement à la tête de ce ministère.
M.B.Z
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