Economie tunisie

Croissance africaine : Entre menaces globales et résilience économique

Malgré un contexte mondial incertain et des pressions multiples, plusieurs pays d’Afrique subsaharienne devraient enregistrer une croissance supérieure à 6 % en 2025 et 2026, selon les dernières projections du FMI. La Guinée, portée par son secteur minier, se positionne en tête du continent.

La Presse — Le Fonds monétaire international (FMI) prévoit une croissance modeste de l’économie mondiale en 2025, autour de 2,8 %, en baisse par rapport aux prévisions de janvier. Ce ralentissement est dû à la résurgence du protectionnisme, à la guerre commerciale sino-américaine et à une conjoncture économique mondiale dégradée.

En Afrique, les perspectives sont contrastées : certains pays tirent leur épingle du jeu, tandis que d’autres peinent à maintenir le cap face à des vents contraires. Dans son rapport régional, le FMI anticipe une croissance de 3,8 % pour l’Afrique subsaharienne en 2025, avant un léger rebond à 4,2 % en 2026. Une moyenne qui masque de fortes disparités. Si des pays comme le Botswana, la Centrafrique ou le Zimbabwe devraient rester sous la barre des 2 %, neuf économies africaines — dont le Rwanda, le Bénin, le Niger ou encore la Guinée — devraient dépasser les 6 %. Parmi ces locomotives, la République de Guinée devrait connaître les plus fortes croissances : 7,1 % en 2025 et 10,6 % en 2026.

Cette dynamique s’explique en grande partie par l’exploitation de ses vastes ressources minières. Le projet de Simandou, l’un des plus grands gisements de fer au monde, devrait entrer en production fin 2025. Mené par le sidérurgiste chinois Baowu, ce mégaprojet devrait bouleverser l’économie guinéenne, avec un corridor ferroviaire de 600 km et une production annuelle de 100 millions de tonnes de minerais de fer. Selon le FMI, Simandou pourrait augmenter le PIB guinéen de 26 % d’ici 2030. La Guinée, qui possède la première réserve mondiale de bauxite et de riches ressources en fer, or et diamants, dispose également d’un fort potentiel agricole.

Mais cette trajectoire ascendante pourrait être freinée par les délestages électriques persistants et les tensions sur l’approvisionnement en hydrocarbures depuis l’explosion du dépôt pétrolier de Conakry en décembre 2023. D’autres menaces planent sur les économies africaines : le recul des cours des matières premières fragilise les pays exportateurs comme l’Angola et le Nigeria ; la hausse de l’endettement alourdit les charges financières et restreint les marges de manœuvre budgétaires. Par ailleurs, la réduction de l’aide américaine, notamment via l’Usaid et le Millenium Challenge Account, prive plusieurs pays d’un soutien vital. Malgré ces défis, la croissance reste au rendez-vous pour certaines économies africaines résilientes, capables d’attirer les investissements, de diversifier leur base productive et de maintenir une gouvernance relativement stable.


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