Sport

Coupe de France de football : le parcours royal du FC Versailles 78

A (presque) chaque édition de la Coupe de France de football, son Petit Poucet. Après le GFA Rumilly-Vallières, en 2021, c’est au tour du FC Versailles 78 de se retrouver en demi-finale
et d’être le dernier club de National 2 (la quatrième division) encore dans la compétition.

Pourtant, dans les rues de la cité des Yvelines, à quelques jours de ce match contre Nice, mardi 1er mars, il n’y a « pas de ferveur outre mesure », confie un riverain, alors que le club n’avait jamais fait mieux qu’un seizième de finale dans cette compétition.

Il faut dire que la rencontre n’aura pas lieu, comme cela aurait dû être le cas, dans la ville royale. Le stade Montbauron, doté de 6 200 places, ne répond pas aux normes requises : il ne dispose pas d’un éclairage pour jouer en nocturne. Résultat, malgré des tentatives pour trouver un stade de repli en Ile-de-France, la demi-finale se disputera à Nice.

« On est un peu déçus, on aurait vraiment voulu partager ça avec les Versaillais, affirme l’entraîneur de l’équipe, Youssef Chibhi. On sent que notre parcours leur fait plaisir, ils nous soutiennent. Mais on va jouer à l’Allianz Riviera, c’est tellement rare dans la carrière d’un footballeur amateur. Et on se dit qu’on est à une marche du Stade de France [pour la finale]. Rien que le dire, c’est tellement irréaliste, mais c’est la réalité. »

L’entrée d’investisseurs en mai 2021

Associer Versailles et football peut aussi apparaître sinon « irréaliste », du moins incongru. La ville est surtout associée à son château, sa bourgeoisie, ses valeurs conservatrices… « Des images d’Epinal, balaie Nicolas Fouquet, l’adjoint au maire chargé des sports. Contrairement à ce que l’on croit, c’est une ville sportive, avec 28 000 licenciés pour 80 000 habitants, mais c’est plus orienté amateur. »

Le FC Versailles, lui-même, existe depuis 1989 et les joueurs de l’équipe fanion, eux, n’ont d’amateurs que le nom. « Aujourd’hui, on a une majorité de joueurs qui ne font que du football, et l’idée, c’est de structurer autour », explique Youssef Chibhi.

S’il se classe onzième plus gros club de France par le nombre de licenciés (1 200), le club avait, il y a encore un an, l’un des plus petits budgets de sa division. L’ancien président, Daniel Voisin, avait alors décidé de rechercher des investisseurs. Un accord sera ainsi conclu en mai 2021 avec deux associés du groupe immobilier Fiducim – City-GC, qui souhaitaient investir dans un club de région parisienne

Une SAS a été créée pour gérer l’équipe première, qui n’est plus subventionnée par la ville. « On continue à attribuer 120 000 euros à l’association sportive, qui reste à but non lucratif, mais on ne soutient pas financièrement l’équipe 1 car on n’en a pas les moyens et ce n’est pas notre volonté », détaille Nicolas Fouquet.

Ce changement de structure conduira toutefois, en novembre 2021, Daniel Voisin, « en désaccord » avec l’entraîneur de l’équipe et les investisseurs, à claquer la porte après dix-huit ans de bons services. « Il faut rester en phase avec ses valeurs, sans pour autant être étourdi par cette soudaine flambée d’argent », écrit-il alors dans un communiqué.

Arriver en National 1, l’objectif de cette saison

Au lendemain du départ de Daniel Voisin, Jean-Luc Arribart est nommé directeur général par les investisseurs, avec qui il était en contact depuis deux ans. « Lorsqu’ils m’ont proposé le poste, j’ai dit que j’étais d’accord, à condition d’avoir les mains libres et les pleins pouvoirs pour gérer le club », raconte l’ancien joueur professionnel, désormais consultant pour Canal+. « Il y a un déficit structurel, il faut améliorer nos installations et nos terrains. »

Sur la pelouse du stade Montbauron et du stade de Porchefontaine, où l’équipe s’entraîne, les têtes ont aussi changé. L’effectif a été fortement renouvelé lors du mercato estival, avec le recrutement de joueurs confirmés. « On voulait des garçons qui connaissaient bien le championnat N2, un petit peu revanchards, à qui on a refusé le monde professionnel », explique Youssef Chibhi, coach versaillais depuis sept ans et demi.

Avec un objectif : finir la saison en championnat sur le trône de son groupe – l’équipe est actuellement première après la 19e journée – et accéder au niveau supérieur, le National 1. « A terme, on aimerait évoluer encore plus, mais il faut franchir les étapes les unes après les autres », souligne Youssef Chibhi.

Avec un budget désormais compris entre 1,5 et 2 millions d’euros – l’un des plus importants de son groupe de National 2 –, le club est entré dans une nouvelle ère. « Financièrement, on est passés de derniers à la tête du peloton », résume Jean-Luc Arribart. Pour autant, Youssef Chibhi souhaite qu’il garde sa « dimension humaine » « On ne veut pas se prendre pour d’autres. On veut aussi garder notre identité de club formateur qui fait confiance à ses jeunes et accentue les moyens en leur faveur, à travers ce projet. »

Mardi 1er mars, une centaine de supporteurs fera le déplacement sur la Côte d’Azur, tandis qu’à Versailles, une fan-zone devrait être installée sur la place du marché Notre-Dame, comme l’espère Nicolas Fouquet : « Il y a eu environ 2 000 personnes lors du quart de finale contre Bergerac. Ça a été une très belle fête et ça le sera à nouveau si on arrive à l’organiser pour la demi-finale. » Quoi qu’il arrive, l’épopée de la nouvelle famille royale de Versailles ne fait que commencer.

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