Economie tunisie

Conjoncture | Des résultats en demi-teinte

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L’analyse des indicateurs conjoncturels disponibles fait état d’une situation toujours critique de  l’activité économique nationale durant le premier trimestre de  2023.

La guerre en Ukraine et la hausse des prix mondiaux des produits de base et ceux manufacturés et la sécheresse qui se poursuit pour la quatrième année consécutive, ajoutés au ralentissement de l’économie mondiale, ont exacerbé les vulnérabilités de l’économie tunisienne qui est déjà affaiblie par trois années de Covid-19.

Les réalisations du premier trimestre 2023, même si elles montrent quelques signes d’amélioration, « ne doivent pas occulter les nombreuses fragilités qui concernent notamment la poursuite de la baisse de l’investissement, l’augmentation du chômage, le ralentissement des échanges extérieurs et les difficultés de mobilisation des ressources extérieures de financement nécessaires pour l’équilibre de la balance des paiements et du budget de l’Etat, l’augmentation du taux de chômage à 16,1 % , ainsi que la baisse de la croissance économique qui, selon le FMI, chutera à 1,3% », lit-on dans la dernière note conjoncturelle publiée par le Forum Ibn Khaldoun pour le développement.

Par ailleurs, les dernières pluies sont certes bénéfiques. et auront des impacts positifs, notamment sur la production céréalière irriguée, les fourrages et les récoltes d’olive pour la prochaine saison, « mais ne permettront pas de sauver la saison agricole 2022-2023. La récolte des céréales de cette saison ne dépassera pas 2 à 2.5 millions de quintaux, soit le tiers de celle de l’année écoulée qui était de 7 millions de quintaux », selon la même source.

Investissement : quelques signes d’amélioration

L’investissement n’a pas connu, durant le premier trimestre de 2023, l’augmentation attendue. Ceci apparaît notamment au niveau de l’évolution des importations des biens d’équipement, importante composante des investissements, qui, évaluées en dollars, stagnent pratiquement (+0.4%) par rapport au niveau du premier trimestre 2022, « ce qui signifie, compte tenu de l’inflation, une baisse en termes réels ».

Parallèlement, le premier trimestre a été marqué par quelques signes d’amélioration qui concernent d’abord les investissements déclarés dans le secteur industriel qui enregistrent une augmentation de 27.8 %. Cette augmentation se localise au niveau des secteurs orientés vers l’exportation avec une hausse de 66.5% pendant les trois premiers mois de l’année 2023.

Les secteurs qui ont connu des augmentations au niveau des investissements déclarés sont le secteur des industries des matériaux de construction, de la céramique et du verre (+538.6%), le secteur des industries mécaniques et électriques (+43.9%), le secteur des industries chimiques (+33.1%) et le secteur des industries du textile et de l’habillement (+103.4%).

«Cette évolution augure d’une reprise des investissements, pourvu que l’environnement des affaires s’améliore notamment au niveau des formalités administratives ».

L’autre facteur favorable observé durant le premier trimestre se rapporte aux IDE dans le secteur manufacturier qui ont progressé de 28.2 % d’un trimestre à l’autre. Toutefois, compte tenu de la baisse des investissements dans le secteur de l’énergie (- 15.1) qui poursuit la tendance observée depuis quelques années, l’ensemble des IDE progresse de 10.2% durant le premier trimestre 2023.

Léger repli de l’inflation

La note indique qu’au mois de mars 2023, l’inflation se replie légèrement à 10,3, après des hausses successives observées depuis le mois d’octobre 2021. « Ce repli est dû à la décélération du rythme d’augmentation des prix entre mars et février de cette année comparée à celui de l’année dernière ».

Sur un autre plan, les résultats des échanges commerciaux avec l’extérieur aux prix courants durant le premier trimestre de l’année 2023 font ressortir un ralentissement du rythme de progression des deux termes de la balance commerciale : les exportations ont augmenté de 10,9% contre +26,2% durant la même période en 2022, et les importations ont enregistré une hausse de 5,5% contre 29,6% durant la même période en 2022. Suite à cette évolution,  « le déficit commercial s’est allégé et le taux de couverture s’est amélioré de 3,9 points par rapport à la même période de l’année 2022 pour s’établir à 80,2% ».

L’augmentation observée au niveau des exportations (+10,9%) durant le premier trimestre de l’année 2023 concerne plusieurs secteurs : les exportations du secteur des industries agroalimentaires ont augmenté de 8,2%, celles des textile, habillement et cuir de 17,8% et celles des industries mécanique et électrique de 18,8%. En revanche, les exportations du secteur de l’énergie ont baissé de 31,9% et celles des mines, phosphates et dérivés de 1,6%.

Difficultés de mobilisation des ressources financières

L’étude montre que le budget de l’Etat connaît une certaine détente, mais les difficultés de mobilisation des ressources de financement externes se poursuivent.

En effet, les statistiques sur l’exécution du budget de l’Etat pour les deux premiers mois 2023 font ressortir une évolution favorable des recettes de l’Etat (+ 19.7%), notamment au niveau des recettes non fiscales (686.7MD contre 258.8 MD durant la même période de 2022) et une hausse des dépenses de 8.3% % entraînant un excédent budgétaire de l’ordre de 677.2 MD durant les deux premiers mois de 2023.

Durant le premier trimestre 2023, une certaine détente est, certes, observée au niveau du solde courant de la balance des paiements et de l’équilibre du budget ainsi qu’au niveau de l’évolution des IDE et des déclarations dans le secteur des industries manufacturières. « Mais cela ne doit pas occulter la persistance de certaines difficultés, dont notamment le niveau élevé de l’inflation qui se traduit par l’augmentation excessive du coût de la vie et par l’érosion du pouvoir d’achat, notamment pour les couches les moins favorables et pour la classe moyenne. Ceci requiert la mise en œuvre de mesures d’accompagnement sous forme notamment de mise en place de filets sociaux et le renforcement des programmes de soutien en faveur des familles nécessiteuses, notamment en perspective de la réforme du système de compensation ».

Parmi les difficultés figure aussi la poursuite de la baisse de l’investissement, dont le taux atteint un niveau très faible, contribuant négativement à la croissance du PIB. « La plus grande priorité reste donc la stimulation de l’investissement, principal moteur de la croissance, du renforcement de l’épargne nationale et de la création d’emplois. Ceci requiert la mise en œuvre de grandes réformes et de restructurations susceptibles de favoriser une relance sur des bases durables et inclusives ».

A ceux-ci s’ajoutent les difficultés de mobilisation des ressources extérieures de financement qui risquent de poser de sérieux problèmes durant les prochains mois au niveau de l’équilibre de la balance des paiements et du budget de l’Etat et au niveau du remboursement des dettes extérieures.

(Avec FIKD)

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