Commémoration de la bataille de Zama : la ministre des Affaires culturelles critiquée

Commmoration de la bataille de Zama : la ministre des Affaires culturelles critique
La ministre des Affaires culturelles, Amina Srarfi a participé, le 5 juin 2025, à l’inauguration d’un parc archéologique se trouvant à Rome et baptisé « Magna Mater de Rome à Zama » célébrant la supposée victoire des Romains menés par Massinissa contre les Carthaginois commandés par Hannibal.
La nouvelle a suscité plusieurs réactions de la part des internautes. Beaucoup sont ceux ayant critiqué la participation de la ministre à une cérémonie célébrant une défaite des Carthaginois, empire emblématique et partie inhérente de l’histoire tunisienne. D’autres ont pointé du doigt l’absence de faits attestant même de cette défaite. Selon eux, aucune preuve archéologique ne prouve que cette bataille a eu lieu.
Le patron de la maison d’édition « Arcadia », Walid Ahmed Ferchichi a indiqué que cette bataille n’a eu lieu que dans l’imaginaire des historiens de Rome. « Malgré cela, nous célébrons avec nos ennemis du passé et du présent une défaite n’ayant pas eu lieu… N’est-il pas temps de reprendre notre histoire entre nos mains ? », a-t-il écrit sur son profil Facebook.
L’activiste, Yassine Gharssaloui s’est contenté de citer un slogan souvent utilisé par les soutiens au pouvoir en place « Mille félicitations aux libres. Il a considéré que la ministre célébrait la défaite et la destruction de Carthage ».
L’ancien membre de l’Isie, Sami Ben Slama a, aussi, commenté la chose. Il a considéré que par la participation à cet événement, la Tunisie admettait l’existence d’un événement douteux et non soutenu par des preuves historiques. Selon lui, rien ne prouve la défaite de Hannibal lors de la bataille de Zama. « Et même s’il avait perdu, ceci doit-il être célébré avec les Italiens ? Y-a-t-il plus stupide que cette stupidité », a-t-il déploré.
L’écrivain, Abdelaziz Belkhodja a, de son côté, considéré que l’utilisation du nom Zama était erronée. Selon lui, le site d’où les statuettes ont été extraites n’a jamais porté ce nom. « Il n’y a aucune preuve, ni archéologique ni épigraphique ni historique ni logique, rien.
Les travaux qui veulent accoler à cet endroit le nom de Zama sont tirés par les cheveux.
Il y a juste, à quelque distance de ce site, un village qui s’appelle Jéma.
Beaucoup ont sauté sur l’occasion pour pouvoir remplir un vide que la narration occidentale rêve de combler depuis des siècles.
Donc, avant de parler de la désinformation romaine et de la très hypothétique bataille dont il n’y a aucune trace, sachez que déjà, cet endroit-là ne s’appelle pas Zama », a-t-il expliqué.
Le professeur en journalisme et relations publiques, Salaheddine Dridi a, de son côté, considéré que la participation de la ministre à cet événement était purement protocolaire et ne s’inscrit que dans le cadre d’une stratégie visant à préserver son image. Il a appelé les médias à communiquer au sujet de cette bataille et à informer le public à son sujet.
S.G
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