Chkoundali : le Maroc pourrait devenir un refuge pour les investisseurs, après les taxes américaines sur la Tunisie

Chkoundali : le Maroc pourrait devenir un refuge pour les investisseurs, aprs les taxes amricaines sur la Tunisie

Le professeur universitaire en sciences économiques, Ridha Chkoundali, a commenté, jeudi 3 avril 2025, la récente décision des autorités américaines de taxer les exportations tunisiennes à l’entrée du marché américain à hauteur de 28%, tout en présentant les répercussions de cette nouvelle taxation sur l’économie nationale et sur le pays.

Dans un post sur Facebook, l’universitaire a indiqué qu’« au niveau de l’ensemble de l’économie, les exportations de la Tunisie vers les États-Unis ne représentent pas un chiffre significatif ; au mieux, elles ne dépassent pas 10% des exportations totales. Mais, au moment où la Tunisie traverse de grandes difficultés dans la mobilisation de ressources financières en devises, cette décision affecte les équilibres financiers extérieurs et les avoirs en devises de la Banque centrale.

Mais au niveau sectoriel, où la Tunisie exporte principalement des dattes, de l’huile d’olive, ainsi qu’une partie du textile, de l’habillement et du cuir vers les États-Unis, l’imposition de droits de douane réduira la compétitivité de ces secteurs et les empêchera d’exporter. Cela poussera certains investisseurs étrangers dans le secteur du textile à chercher des espaces plus compétitifs et peut-être que le Maroc, qui n’a été imposé qu’à 10%, sera un refuge pour ces investisseurs. La décision des États-Unis d’imposer des droits de douane à tous les pays du monde pourrait entraîner un changement complet de la carte des investissements directs étrangers et le retour des investisseurs américains dans leur pays d’origine, où ils sont plus compétitifs sur les marchés mondiaux. »

Pour M. Chkoundali, « cette guerre commerciale poussera l’inflation vers une trajectoire ascendante non seulement aux États-Unis, mais aussi en Europe et dans d’autres pays, et poussera les banques centrales à adopter à nouveau une politique monétaire prudente après l’avoir abandonnée ces deux dernières années. Cela pourrait avoir des répercussions inflationnistes en Tunisie, ce qui pourrait pousser la Banque centrale de Tunisie à augmenter à nouveau le taux d’intérêt. Il y aura également des répercussions sur les finances publiques tunisiennes, car la hausse des taux d’intérêt dans les banques centrales du monde entraînera un coût supplémentaire pour le remboursement de la dette extérieure. »

Le 2 avril 2025, Donald Trump a annoncé une vague de surtaxes douanières visant plus de soixante pays. La Tunisie fait partie des pays concernés, ses produits étant désormais taxés à hauteur de 28% à l’entrée du marché américain.

I.N.