Brahim Nefzaoui : la crise des volailles est provoquée !
Le président de la Chambre nationale du commerce de détail de la volaille, Brahim Nefzaoui, a pris la parole mardi 17 septembre 2024 sur Jawhara Fm pour discuter de la crise dans le secteur. Hatem Ben Amara, l’intervieweur, a interrogé M. Nefzaoui sur les actions prises depuis le 2 mai 2024, date à laquelle l’ancienne ministre du Commerce et du Développement des Exportations, Kalthoum Ben Rejeb, a été informée d’une augmentation prévue de la consommation pour le trimestre estival de 2024.
M. Nefzaoui a salué la réactivité de Mme Ben Rejeb, qui avait demandé, selon ses dires, aux directeurs généraux de se mobiliser et d’être vigilants. Des réunions ont été organisées, ce qui a permis de maintenir la stabilité dans le secteur jusqu’à la fin du mois de juillet 2024.
Selon l’invité de l’émission « Eddenya w ma feha », la crise du secteur de la volaille est apparue au début du mois d’août. Face à la hausse des prix de la volaille, le ministère du Commerce est intervenu en vertu de l’article 4 de la Loi n° 2015-36 du 15 septembre 2015, relative à la réorganisation de la concurrence et des prix, en plafonnant les prix.
Brahim Nefzaoui a déclaré que les éleveurs des volailles ne subissent aucun contrôle à l’opposé des deux autres maillons de la production qui sont respectivement, les fournisseurs et les vendeurs en détail. Ces deux derniers maillons ont été sujets de ce plafond fixé par le ministère du Commerce. M. Nefzaoui a rappelé également qu’en fin du mois de juillet 2024, la canicule a engendré la mort de millier de volailles, saluant dans ce cadre Mahmoud Gannoun le chargé de la régulation des marchés de l’œuf de consommation et des viandes avicoles qui a permis l’importation de 604.800 œufs à couver qui seront productifs deux mois après.
Le président de la Chambre nationale du commerce en détail de volailles a déclaré que début septembre 2024, il y avait une pénurie de volailles, mais aujourd’hui, le 17 septembre 2024, date de l’interview, l’approvisionnement s’est « miraculeusement » rétabli. Le marché de gros a reçu deux tonnes de poulet et une tonne d’escalope, alors qu’aucune livraison n’avait été effectuée le 16 septembre 2024. En ce qui concerne les prix, l’escalope est plafonnée à 16 dinars, le poulet à 8,5 dinars et les œufs se situent entre 0,275 dinars et 0,34 dinars l’unité.
Brahim Nefzaoui a exprimé sa préoccupation concernant l’état des abattoirs, qui sont au nombre de onze. Pendant la crise, seuls quatre abattoirs de volaille ont pu rester opérationnels. Ces abattoirs risquent de disparaître car ils achètent les volailles à 8 dinars le kilo et les revendent à 7,5 dinars, alors que le coût de production pour l’éleveur est estimé à 4,205 dinars par kilo. Ainsi, l’éleveur gagne 3,300 dinars par kilo, soit une marge de 80%, malgré les quatorze baisses de prix du fourrage depuis 2023.
L’invité de Jawhara FM a affirmé que cette crise est provoquée, en soulignant que la répartition des poussins est de 17% pour les abattoirs et de 83% pour les éleveurs. Ces poussins ne font l’objet d’aucun contrôle et sont revendus par la suite par les éleveurs.
M. Nefzaoui a tiré la sonnette d’alarme en évoquant le rôle des abattoirs qui assurent un équilibre sur le marché, ainsi que le danger qui menace ce secteur, risquant de subir le même sort que celui des viandes rouges. Il a également déclaré qu’il est exclu de l’Utica, qui favorise les grands capitaux, et a déploré une marge bénéficiaire de 9% pour les détaillants contre 80% pour les éleveurs.
Brahim Nefzaoui a déclaré que la moitié des volailles sont abattues de manière clandestine, sans contrôle ni respect des règles d’hygiène. Cela représente une situation préoccupante pour la qualité et la sécurité alimentaire.
H.K
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