Boudriga à propos de l'accord avec le FMI : le vrai danger est une dépréciation importante du dinar !
Boudriga propos de laccord avec le FMI : le vrai danger est une dprciation importante du dinar !
L’expert économique et président du Cercle des financiers tunisiens, Abdelkader Boudriga, est revenu, vendredi 5 mai 2023, sur les négociations avec le Fonds monétaire international (FMI) et les risques encourus par l’économie nationale si un accord n’est pas conclu ou tarde à être conclu, et en particulier sur le dinar.
Au micro de Elyes Gharbi lors de son passage à l’émission Midi Show, M. Boudriga a indiqué que selon les informations disponibles il n’y a pas de changement dans la position du FMI et les négociations se poursuivent avec la Tunisie.
Il a spécifié, dans ce cadre, que l’institution financière internationale réclame au pays, la présentation d’un programme réaliste et applicable : réaliste dans le sens où ce programme permettra de revenir à un taux de déficit budgétaire acceptable et permettant de préserver les grands équilibres financiers et n’augmentant pas davantage l’endettement du pays, avec une économie intégrant tout le monde et préservant les catégories fragiles.
Il a précisé aussi que les informations sont rares. « Ce que l’on sait est que le coté tunisien n’a pas demandé de revoir le programme de réformes lors des réunions de printemps 2023 ; les négociations se poursuivent ; il y a une possibilité pour qu’un accord soit conclu dans les prochains mois (fin juin ou fin juillet), vu la situation financière générale du pays et vu les pressions politiques du côté européen et notamment de l’Italie », a-t-il énuméré.
Interrogé sur le limogeage de la ministre de l’Industrie qui coïncide avec ses déclarations de la veille sur la réorientation de la compensation, le président du Cercle des financiers tunisiens a noté que le gouvernement a essayé à maintes reprises de donner des signes de son engagement à réaliser les réformes nécessaires pour redresser l’économie tunisienne, et cela sans attendre la conclusion d’un accord avec le fonds.
« Économiquement, il fallait une coordination et une cohérence, à priori et depuis le mois d’octobre dernier, entre les orientations du chef de l’État et celles du gouvernement Bouden en ce qui concerne les négociations avec le FMI, notamment sur ce qui est permis et ce qui est interdit », a souligné l’expert.
Et d’ajouter : « Normalement, le chef de l’État doit avoir sa vision sur l’orientation à prendre et sur les réformes à engager ».
Abdelkader Boudriga a assuré que les réformes du gouvernement sont spécifiées dans le communiqué du FMI du 15 octobre 2022 et concernent huit axes dont notamment les entreprises publiques, la caisse de compensation, la masse salariale, les catégories démunies et la préservation du pouvoir d’achat.
En réponse à une interrogation de l’animateur, il a spécifié que les négociations se poursuivent sur la base du programme d’octobre 2022, la Tunisie n’ayant pas présenté officiellement de modifications sur le plan technique.
Pour lui, la plus importante échéance de remboursement intervient en octobre prochain et concerne des obligations sur le marché international. Et d’expliquer qu’au niveau multilatéral et bilatéral, les bailleurs peuvent accorder un délai supplémentaire de remboursement au pays.
Interrogé si le pays peut tenir jusqu’à octobre 2023 sans accord avec le FMI en ce qui concerne le payement de la masse salariale et l’achat de denrées alimentaires, de médicaments et de carburant, l’expert a rétorqué : « Techniquement, il y aura des problématiques. L’accord aurait dû être conclu l’année dernière et pas cette année. Nous sommes en train de constater ses répercussions, notamment sur l’augmentation de l’inflation, sur les problématiques liées au financement de l’économie nationale par le secteur bancaire (l’État accaparant le financement, ndlr), sur la liquidité, sur la confiance des investisseurs, etc. Nous jouons les prolongations ».
Et de marteler : « Le vrai danger est une dépréciation importante du dinar ! ».
I.N
lien sur site officiel