Culture

Bled el Abar… Une histoire d’eau sur les pas des nomades du Sahara

À la galerie «32 BIS», l’exposition «Bled el Abar» (la terre des puits) se poursuit jusqu’au 28 juin. Elle illustre un projet mené par un trio d’architectes partis sur les traces des nomades du sud tunisien, à la recherche des sources d’eau, ressource aussi rare que précieuse dans cette région désertique du sud de la Tunisie.

L’exposition embarque les visiteurs dans un univers à la fois fascinant et complexe, entièrement centré sur l’eau…sur les puits, pour la plupart disparus ou menacés de disparition.

Ce projet, conduit par le collectif d’architectes Vanessa Lacaille, Mounir Ayoub et Hamed Kriouène, trouve son origine dans une expédition d’études, destinée à des étudiants de l’Ecole d’architecture de Genève. L’objectif initial était de documenter le mode de vie des populations nomades de la région et de le comparer à celui des nomades suisses.

Au fil de leur exploration, les architectes sont frappés par une architecture ingénieuse, fondée sur les puits, véritables sources de vie pour les nomades. Cette découverte marque un tournant dans le projet, qui se recentre alors sur l’étude des puits et de leurs multiples déclinaisons.

Elle permet aussi de reconstituer les itinéraires typiques des groupements nomades, autrefois plus nombreux. Ces itinéraires étaient déterminés par la localisation des puits, dont la raréfaction progressive a profondément bouleversé la vie des nomades, ainsi que celle des dromadaires, désormais contraints de s’approcher des villages pour trouver de l’eau.

De ce constat est née l’idée de restaurer « Bir Ettine », l’un des dizaines de puits identifiés dans la région de Nefzaoua, qui s’étend entre la frontière algérienne et le mont Edhaher.

Situé à 40 kilomètres du village d’El Faouar, « Bir Ettine » a retrouvé vie grâce à cette initiative, devenant probablement  le point de départ d’un projet plus ambitieux.

Vanessa Lacaille, Mounir Ayoub et Hamed Kriouène ne prétendent guère sauver ce patrimoine hydrique. Leur ambition est plus humble : poser une première pierre en vue d’un vaste programme de restauration et de modernisation des puits, à initier par les autorités compétentes et destiné à redonner aux communautés nomades les moyens de se réapproprier ces ressources vitales.

Le photographe Mohamed Kilitou a immortalisé les moments clés du projet dans une série de clichés centrés sur l’eau, fil conducteur de l’exposition.

Mais l’œuvre va bien au-delà d’une simple galerie de photographie. Une partie de l’espace est, en effet, consacrée à des objets traditionnels et de conservation de l’eau, collectés dans la région. L’ensemble est enrichi par une installation audiovisuelle, invitant les visiteurs à une véritable plongée sensorielle dans le Sahara tunisien, à la découverte d’une expédition à la fois humaine et patrimoniale.

Chokri Lajmi
 


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