Blanchiment d'argent: vers une loi sur les crimes en cryptomonnaies

Le chef de l’unité des sciences criminelles au Centre d’Études Juridiques et Judiciaires du ministère de la Justice, Zied Dridi, a expliqué que le crime de blanchiment d’argent constitue désormais une menace pour les économies de tous les pays. Il a souligné que le législateur tunisien a accordé une attention particulière à la répression de ce crime, à travers plusieurs textes législatifs, notamment la loi de 2015, amendée en 2019.

Dans une déclaration à Mosaïque FM, ce mercredi 4 juin 2025, en marge d’un colloque organisé par le Centre d’études juridiques et judiciaires sur les défis et les moyens de lutte contre le blanchiment d’argent, Dridi a précisé que ce crime est souvent lié au terrorisme, selon son évaluation.

Il a, également, indiqué que le Centre organise des journées d’étude afin d’explorer des solutions concrètes pour surmonter les difficultés liées à la traque des fonds illicites, et de développer une approche globale en collaboration avec toutes les parties concernées pour faire face efficacement à ce phénomène.

Pour sa part, Inès Youssef, maître-assistante à la Faculté des Sciences juridiques, politiques et sociales de Tunis et docteure en droit privé, a affirmé que la monnaie numérique constitue l’un des outils les plus efficaces utilisés dans le monde pour le blanchiment d’argent. Elle a souligné qu’il existe plusieurs projets de loi en Tunisie visant à encadrer l’usage de la monnaie numérique et à prévenir les crimes qui y sont liés.

Elle a précisé que, pour le moment, le traitement judiciaire des affaires de blanchiment d’argent utilisant la cryptomonnaie en Tunisie, s’effectue conformément à la législation en vigueur, en attendant l’adoption d’une loi adaptée aux évolutions mondiales, notamment à l’usage de la monnaie numérique.

Selon la loi tunisienne, le blanchiment d’argent est défini comme toute forme d’action visant à dissimuler ou à modifier l’identité ou l’origine de fonds obtenus de manière illégale ou illicite.