Bassem Trifi : la révision de la loi électorale est juridiquement inacceptable
Le président de la Ligue tunisienne pour la défense des Droits de l’Homme (LTDH), Bassem Trifi, a déclaré, dimanche 29 septembre 2024, que la révision de la loi électorale une semaine avant l’élection présidentielle est « juridiquement inacceptable et contraire à l’éthique politique, qui refuse de modifier les règles du jeu à quelques jours de l’échéance électorale ».
Dans une déclaration à l’agence Tap, à l’occasion de la clôture des travaux du Conseil national de la Ligue, qui s’est tenu hier samedi et aujourd’hui dimanche à Nabeul, Bassem Trifi a dénoncé la mise à l’écart du tribunal administratif du traitement des litiges électoraux, et le transfert de ses compétences à la justice judiciaire, qu’il considère comme « incompétente » pour traiter des affaires administratives et des questions électorales.
Par ailleurs, le Conseil national de la ligue a indiqué, dans un communiqué rendu public à l’issue de ses travaux avoir débattu de la situation générale critique du pays et de l’état des droits de l’Homme et des libertés individuelles et collectives, soulignant la gravité des crises politiques, économiques, sociales et environnementales qui menacent la paix sociale.
Face à cette situation préoccupante, le Conseil national de la LTDH condamne les violations des droits civils et politiques, les restrictions aux libertés, ainsi que les détentions arbitraires et les intimidations visant les militants et les acquis de la Révolution du 17 décembre – 14 janvier.
Elle exige la libération de tous les détenus politiques, journalistes, blogueurs, syndicalistes et citoyens poursuivis pour des opinions, et appelle à garantir des procès équitables pour tous.
La ligue demande l’annulation de tous les décrets, notamment le décret 54, et des lois qui violent les fondements de l’État civil, tout en déplorant la répression contre les associations et réaffirmant son attachement au décret 88 de 2011.
Ainsi, elle dénonce le parti pris de l’Instance supérieure indépendante pour les élections, qui favorise ouvertement les intérêts du président sortant, rendant ainsi l’élection présidentielle du 6 octobre plus proche d’un plébiscite que d’un véritable scrutin.
Dans un autre contexte, la ligue exige des autorités tunisiennes la divulgation de l’accord signé avec le gouvernement italien concernant la limitation du flux migratoire vers l’Europe, et rejette catégoriquement tout rôle de « gendarme de la Méditerranée ». La Ligue condamne les lois racistes adoptées par l’extrême droite européenne et estime que la coopération entre le régime tunisien et ces pays constitue une violation de la souveraineté nationale, légitimant ainsi les agressions racistes contre les migrants, y compris leur expulsion forcée et humiliante.
Elle appelle, également, toutes les forces démocratiques à intensifier leurs efforts, à utiliser tous les moyens de lutte disponibles, et à s’unir pour contrer toute atteinte aux libertés individuelles et collectives, afin de défendre les droits de chacun.
La LTDH appelle, aussi, à renforcer les efforts conjoints avec les forces démocratiques civiles pour résister à l’autoritarisme et lutter pour le retour à la liberté et à la démocratie.
S.H
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