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Bassem Ennaifer : la Tunisie peine à accroître son PIB annuel par habitant

 

Le professeur en économie et analyste financier, Bassem Ennaifer, est revenu, mardi 27 août 2024, sur un récent rapport de la Banque mondiale qui propose pour la première fois une feuille de route détaillée afin de permettre aux pays en développement d’échapper au « piège du revenu intermédiaire ».

En se fondant sur les enseignements des cinquante dernières années, le rapport constate qu’à mesure que les pays s’enrichissent, ils tombent généralement dans un « piège » lorsque leur revenu atteint environ 10% du PIB annuel des États-Unis par habitant, soit l’équivalent de 8.000 dollars aujourd’hui. Ce montant se situe au milieu de la fourchette des pays que la Banque mondiale classe dans la catégorie des « pays à revenu intermédiaire ».

Ainsi, la Corée du Sud est un modèle à suivre alors que d’autres pays comme la Pologne et le Chili ont suivi des chemins comparables.

 

Commentant cela, M. Ennaifer a indiqué, au micro de Manel Gharbi dans l’émission Expresso sur Express FM, que la Tunisie fait partie des pays à revenus intermédiaires, avec un PIB annuel par habitant de 3.900 dollars.

Les pays qui sont parvenus à augmenter leur PIB annuel par habitant sont ceux qui misaient sur l’ouverture de leur économie, l’investissement, le développement de l’infrastructure, l’innovation et les nouvelles technologies. La Tunisie a tenté de développer ces deux axes en parallèle mais sans y parvenir vraiment.

 

Notons que le rapport de la Banque mondiale propose la « stratégie des 3i » pour permettre aux pays de se hisser au statut d’économie à revenu élevé. En fonction de leur stade de développement, tous doivent adopter un ensemble de politiques séquencées et progressivement plus sophistiquées. Les pays à faible revenu peuvent se concentrer uniquement sur des politiques visant à accroître l’investissement, c’est la phase 1i. Puis, une fois atteint le statut d’économie à revenu intermédiaire de la tranche inférieure, ils doivent monter d’un cran et passer à la phase 2i, qui combine politiques d’investissement et d’« infusion », ce processus consistant à adopter des technologies provenant de l’étranger et à les diffuser dans l’ensemble de l’économie. Arrivés au niveau de revenu intermédiaire supérieur, les pays doivent à nouveau changer de vitesse et passer à la phase finale des 3i : investissement, infusion et innovation. Dans la phase d’innovation, les pays ne se contentent plus d’emprunter des idées à la pointe mondiale de la technologie, ils en repoussent les limites.

 

I.N.

 


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