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Assassinat de Hichem Miraoui : Quand le racisme tue en France…

Le meurtre du Tunisien Hichem Miraoui dans une petite commune du Var, Puget-sur-Argens, continue d’agiter l’opinion publique française.

Ce crime a remis au devant de l’actualité la montée des actes de violence à caractère raciste en France. Ce phénomène, alimenté par des discours politiques stigmatisant certaines communautés entières, touche particulièrement les ressortissants africains en France, dont des Maghrébins.
  
Qui est Hichem Miraoui ?

Hichem Miraoui est un coiffeur tunisien de 46 ans qui a quitté son pays natal depuis plusieurs années, dans le but de bâtir un « avenir meilleur ». Il n’avait aucun souci judiciaire et il était inconnu des services de police et même de la représentation diplomatique tunisienne, ce qui explique l’incapacité du Consulat tunisien en France à joindre sa famille, les deux premiers jours qui ont suivi le meurtre.

Selon son entourage, il était un homme joyeux, gentil et aimé de tous. En atteste le rassemblement organisé, hier lundi, par des dizaines de personnes qui sont venues lui rendre hommage devant son lieu de travail.

Une cagnotte a été, également, mise en place pour faciliter le transfert de sa dépouille en Tunisie.

Comment s’est passé le meurtre ?

Hichem a été assassiné, samedi soir, par son voisin « Christophe B », alors qu’il organisait une fête à son domicile.

Le meurtrier lui a tiré dessus à cinq reprises, blessant, également, une autre personne de nationalité turque.

Il a pris la fuite à bord de sa voiture mais il a été interpellé et quelques heures plus tard et placé en garde à vue. Plusieurs armes, à savoir un pistolet mitrailleur, un fusil à pompe et une arme de poing, ont été découvertes dans son véhicule, ont révélé des sources judiciaires.

Un cas d’école de haine raciste…

Selon des témoignages recueillis par des médias locaux, le meurtrier a souvent proféré des insultes racistes envers Hichem Miraoui, dont « sale Arabe » qu’il a même tagué sur son scooter, alors qu’il n’y a jamais eu d’incident avec lui auparavant.

Malgré ces comportements haineux et intimidants, Hichem n’a jamais réagi à cet harcèlement, optant plutôt pour une attitude conciliante avec son voisin, allant jusqu’à lui offrir un plat de couscous pour créer un semblant de lien.

Le meurtrier a revendiqué son horrible acte, à travers une vidéo publiée sur les réseaux sociaux, où il prononce des propos hostiles à l’immigration et soutenant le Rassemblement national, parti d’extrême droite.

Le parquet antiterroriste enquête

Le meurtrier a appelé, dans sa vidéo, les Français à voter pour le RN et à commettre des attentats pareils.

Le parquet national antiterroriste français a réagi, en annonçant s’être saisi de l’enquête ouverte après le meurtre du Tunisien.

Les investigations sont menées pour assassinat et tentative d’assassinat, en relation avec une entreprise terroriste, « commis en raison de la race, de l’ethnie, la nation ou la religion ».

Bruno Retailleau condamne un « acte raciste et insupportable »

Accusé par la Gauche de « laxisme » sur la montée de la violence « à caractère raciste », le ministre français de l’Intérieur, Bruno Retailleau, a réagi 48 heures après ce crime pour condamner, sur son compte X, « un acte raciste et insupportable ».

Il a ajouté que la vidéo publiée par le meurtrier ne laisse aucune place au doute sur ses « motifs racistes », soulignant qu’il a exprimé sa compassion avec la famille du défunt et sa solidarité avec la communauté tunisienne de France et ce, lors d’un entretien téléphonique avec l’ambassadeur tunisien en France, Dhia Khaled.

Retailleau a eu, également, un échange avec son homologue tunisien, Khaled Nouri, qui l’a appelé à assurer la protection des membres de la communauté tunisienne en France.

Les violences « à caractère raciste » en forte hausse

Selon des données officielles, rendues publiques par le ministère français de l’Intérieur, les violence à caractère raciste connaissent une augmentation, ces dernières années.

En effet, les crimes et délits à caractère raciste, xénophobe ou antireligieux ont augmenté de 32 % en 2023 par rapport à l’année précédente, totalisant environ 8 500 infractions.

Cette tendance s’est poursuivie en 2024 avec une augmentation de 11 %, atteignant 9 400 faits recensés.

Certains analystes attribuent ce fléau à la montée de l’extrême droite, au cours de ces dernières années et aux discours stigmatisant des communautés africaines en les associant à l’insécurité, à la délinquance ou à un supposé problème d’intégration.

Medhat Guerbouj


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