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Arrestations, mandats de dépôt, interdictions de voyage: C’est à la justice de trancher

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Les noms de l’ancien ministre de l’Agriculture, Mohamed Ben Salem, et de Sihem Ben Sedrine, ancienne présidente de l’IVD, viennent s’ajouter à la longue liste des accusés au moment où le ministre de l’Intérieur martèle que « toute personne fautive doit rendre des comptes ». Mais c’est surtout une justice indépendante et équitable qui doit trancher ces diverses affaires sinon on n’est pas sorti de l’auberge.

Arrestations, mandats de dépôt, interdictions de voyage sont les maîtres-mots qui animent les débats de la majorité des Tunisiens ces derniers jours suite aux graves affaires qui ont suscité une avalanche de réactions à l’intérieur du pays comme à l’extérieur, d’autant plus que la liste des personnes soupçonnées d’être impliquées dans ces diverses affaires comporte les noms d’homme d’affaires et des personnalités politiques qui ont le plus souvent alimenté les divisions et les antagonismes.

Les noms de  l’ancien ministre de l’Agriculture et dirigeant du parti Ennahdha  Mohamed Ben Salem ainsi que de Sihem Ben Sedrine, ancienne présidente de l’instance vérité et dignité (IVD), viennent s’ajouter à la longue liste des personnes accusées au moment où le ministre de l’Intérieur Taoufik Charfedine martèle que « toute personne fautive doit rendre des comptes ». Mais c’est surtout une justice indépendante et équitable qui doit trancher ces diverses affaires, sinon on n’est pas sorti de l’auberge.

Mandat de dépôt contre Mohamed Ben Salem

A ce propos, le porte-parole du Tribunal de première Instance de Gabès, Mounir Arroum, a dévoilé le 8 mars dans sa déclaration aux médias que six personnes sont impliquées dans cette affaire et que le juge d’instruction avait émis un mandat de dépôt à l’encontre de quatre d’entre elles. Il a dévoilé que Mohamed Ben Salem est accusé de « tentative de passage illégal des frontières, de détention de devises contrairement aux règles d’usage ainsi que de violation des dispositions de la loi de finances complémentaire de 2014, dans la mesure où il avait en sa possession la somme de 12.000 dinars ainsi que 2.100 euros, au moment de son arrestation ». 

Ben Salem a été victime d’un malaise durant son transfert au tribunal de première instance de Gabès. Il a été admis d’urgence à l’hôpital de Sfax, selon la déclaration de l’avocat Samir Dilou. Il a été auditionné  dans les locaux de cet hôpital par le juge en question en présence de ses avocats et après l’autorisation de son médecin.

Des informations ont circulé sur les réseaux à propos de la saisie d’une importante somme d’argent en possession de Ben Salem à proximité des frontières tuniso-libyennes, ce qui a été démenti catégoriquement par la famille de l’accusé. Selon elle, Ben Salem a été arrêté sur la route entre Médenine et Tataouine, alors qu’il effectuait une visite familiale dans la région. D’après la même source, son état de santé est inquiétant puisqu’il souffrirait de maladies cardiovasculaires, d’hypertension et de diabète.

Sihem Ben Sedrine  contre-attaque 

En outre, l’ancienne présidente de l’Instance vérité et dignité (IVD), Sihem Ben Sedrine, a publié un communiqué sur les réseaux sociaux par le biais duquel elle a fait savoir que le juge d’instruction du 6e bureau près le pôle judiciaire économique et financier l’avait convoquée, jeudi 2 mars 2023, pour lui signifier une mesure d’interdiction de quitter le territoire, dans l’affaire de « falsification du rapport  de l’IVD, ouverte en février 2021. Il lui avait  également notifié son inculpation pour « s’être procuré des avantages injustifiés », « causé des préjudices à l’Etat » et « falsification », en vertu des articles 96, 98, 172, 175, 176, 177, accédant à une demande du parquet en date du 20 février 2023. Commentant ces faits, Ben Sedrine  ajoute : « On accuse de corruption ceux qui ont démasqué les corrompus ».

A ce titre, il est bon de rappeler que l’ancienne présidente de l’IVD a déclaré le 3 août 2021 sur les ondes d’une radio privée (Jawhra FM) dans le cadre de l’évaluation du processus de la justice transitionnelle pour souligner que le président du parti Ennahdha est intervenu dans ce processus pour « servir les intérêts de certains lobbies corrompus ».

Selon elle, plusieurs membres du conseil de l’IVD, ainsi que certains fonctionnaires ont également été soumis ces derniers jours à de longues heures d’interrogatoires policiers dans les locaux de la Brigade économique à El Aouina, au sujet de la même affaire, sans pouvoir bénéficier de l’assistance de leurs avocats, en raison de leur statut de témoins. Elle souligne aussi que « toute cette cabale revient à criminaliser les travaux de l’IVD et ses conclusions, en violation flagrante de l’article 69 de la loi 2013-53 qui interdit que les membres et agents de l’IVD soient questionnés sur les conclusions relatives à leurs travaux » : Et de conclure : « Ce qu’on doit retenir dans cette affaire, c’est qu’il ne s’agit pas d’une évaluation des performances de l’IVD — qui ne relève ni de la compétence de la police, ni de la justice — mais bien de l’enterrement du processus de redevabilité judiciaire et de la lutte contre l’impunité des voleurs en col blanc qui ont mis à sac l’économie du pays et dont l’IVD a démasqué les crimes ».

Il est à  signaler qu’à l’occasion de la récente commémoration de l’épopée de Ben Guerdane, le ministre de l’Intérieur, Taoufik Charfeddine, a mis en relief, dans une déclaration aux médias, la nécessité de lever le voile autour des parties qui ont protégé les terroristes sur le double plan juridique et médiatique et qui les avait financés. Il a ajouté que la reddition des comptes permettrait de préserver aussi bien les libertés que les droits humains. « Toute personne fautive devrait rendre des comptes », et notamment ceux qui ont vendu leur patrie,  a-t-il martelé.

Les propos du ministre confirment en fait que la machine judiciaire s’est mise en branle, que personne n’est plus au-dessus de la loi et que vraisemblablement et dans l’attente des verdicts par respect de la présomption d’innocence, une ambiance de foire en poigne a régné dans le pays durant  une décennie.    

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