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Arp | Blocs parlementaires : Une course folle, folle !…

 

• Le parti Achaâb table sur la formation d’un groupe parlementaire qui compterait 45 députés.
• Zouhaïr Maghzaoui, SG d’Achaâb : «Il est temps que le Chef de l’Etat nomme un gouvernement politique en replacement du gouvernement Najla Bouden».
• Le parti «Harak de la République de l’avenir» exclut toute alliance avec «Harak du 25 juillet»

Aussitôt annoncés les résultats préliminaires du second tour des élections législatives anticipées tenues le dimanche 29  janvier dernier et bien avant la révélation des résultats définitifs programmés, selon l’Instance supérieure indépendante des élections (Isie), pour le 4 mars prochain, à la suite de l’expiration officielle des recours auprès du Tribunal administratif, s’est déclarée, ces derniers jours, une course folle du côté des partis politiques ayant participé officieusement aux législatives en question (c’est-à-dire ayant présenté des candidats sans révéler leur appartenance à ces mêmes partis en application des dispositions du décret électoral du 15 septembre 2022) à la constitution de groupes parlementaires au sein de la prochaine Assemblée des représentants du peuple (ARP).

Ces partis, dans leur majorité, réputés pour leur soutien au processus du 25 juillet 2021, ont pour objectif, via les déclarations et les apparitions médiatiques de leurs dirigeants, d’étoffer, au maximum, le nombre des députés qui parleront en leurs noms au palais du Bardo, en menant des négociations avec plusieurs nouveaux élus connus comme effectivement indépendants dans  le but de les convaincre de faire partie, lors du démarrage officiel des activités de l’ARP, de leurs partis aux côtés des députés déjà élus au nom de ces mêmes partis.

Achaâb négocie avec 14 partis

Pour être plus clair et pour que les Tunisiens, plus particulièrement les 900.000 électeurs qui ont participé au vote le dimanche 29 janvier 2022, soient édifiés sur la composition des blocs parlementaires qui s’activeront au palais du Bardo à partir du 4 mars 2023, l’on peut avancer, à titre d’exemple, que le mouvement Achaâb, dirigé par Zouheir Maghzaoui, ambitionne de former un bloc parlementaire qui comprendrait — en attendant l’issue des 39 recours introduits par les candidats perdants par-devant le Tribunal administratif — les 31 sièges déjà remportés par le parti lors des premier et second tours des élections auxquels s’ajouteraient 14 autres gagnants avec qui le parti mène, à l’heure actuelle, des négociations afin que le nombre total des députés qui défendront les couleurs d’Achaâb puisse s’élever à 45 députés, ce qui revient à dire que le parti aura son mot à dire au sein du prochain parlement et constituera un bloc qui aura un poids important et pourra imposer l’adoption du programme que porte le parti dont «la priorité absolue» a pour nom, comme l’a souligné hier Zouheir Maghzaoui lors d’une conférence de presse, «les questions économiques et sociales».

En effet, hier, Zouheir Maghzaoui a révélé qu’outre son appel à ce que «l’état d’exception doit prendre fin avec le démarrage des travaux du nouveau parlement (c’est-à-dire début mars prochain, sans attendre l’élection des membres du conseil des régions et des districts), les députés d’Achaâb ont pour mission essentielle de faire en sorte que les questions économiques et sociales soient considérées comme la priorité absolue de l’ARP».

Et Maghzaoui de poursuivre les revendications que les députés de son parti exprimeront en déclarant qu’il est temps que le Président de la République nomme «un gouvernement politique» en remplacement du cabinet Najla Bouden qu’il qualifie de «gouvernement de gestion des affaires» et «de mesures exceptionnelles».

Il reste à savoir si cette dernière revendication aura la chance d’être écoutée par le Président de la République.

On se pose la question et on a la prétention d’en savoir la réponse dans la mesure où à la lumière des dispositions contenues dans la Constitution du 25 juillet 2022 sur la base de laquelle se sont tenues les législatives anticipées, lors de ses deux tours, le Chef de l’Etat n’est pas obligé de former un nouveau gouvernement quelle que soit sa nature, une fois les résultats définitifs annoncés et une fois le nouveau parlement aura pris ses fonctions, même s’il doit attendre les résultats des élections des membres du Conseil des régions et des districts, comme le soutiennent certains experts ou constitutionnalistes sans éclairer l’opinion publique sur quel article de la Constitution ils fondent leurs jugements.

Guerre entre les partis soutenant le processus du 25 juillet

Mais pour revenir à la course relative à la formation des blocs parlementaires qui domine les débats à l’heure actuelle sur la scène politique nationale, il est significatif de relever qu’au sein des paris soutenant le processus du 25 juillet 2021, a éclaté une véritable guerre ou, pour adoucir les termes, l’on pourrait dire une polémique sur l’identification des partis qui soutiennent réellement et effectivement les approches du Président Kaïs Saïed et à l’opposé ceux qui instrumentalisent «leur prétendu appui à ces mêmes approches dans le but de faire échouer l’ensemble du projet et de servir les intérêts et les desseins de ces forces qui n’ont jamais caché leur hostilité aux intérêts et aux attentes légitimes du peuple tunisien».

Ainsi, le parti «Harak Joumhouri Al Mostakbel», connu pour son soutien au Président de la République annonce-t-il, par la voix de son secrétaire général Kamel Harrabi qu’il ne s’alliera jamais avec le parti «Harak du 25 juillet» «qui n’a pas réussi à remporter 80 sièges comme il le prétend».

Quant à l’initiative connue sous l’appellation «Que triomphe le peuple», ses dirigeants les plus médiatisés à l’instar de Zouheïr Hamdi, SG d’Attayar Chaâbi, et Mongi Rahoui, le responsable d’Al Watad en conflit avec le bureau exécutif, ils multiplient les apparitions médiatiques, chacun revendiquant à sa façon un certain nombre de sièges remportés allant de 40 à 80 tout en étant d’accord sur un point : contrairement à ce qu’a fait savoir Me Brahim Bouderbala, rien n’a été convenu sur le fait qu’il sera le prochain président de l’ARP.

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