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Ahmed Souab dépeint les travers de l'affaire de complot

 

L’avocat et membre du comité de défense dans l’affaire de complot contre la sûreté de l’État, ainsi qu’ancien juge administratif, Ahmed Souab, est intervenu mercredi 5 mars 2025 sur les ondes de Mosaique FM afin de revenir sur l’affaire et l’audience qui s’est tenue mardi 4 mars 2024.

 

L’invité de l’émission « Midi Show » a d’abord expliqué le principe du procès équitable, qui inclut parmi ses principes le droit à la défense, un procès public et la consultation des documents du dossier. « Il faut distinguer avant tout que dans chaque procès, il y a trois parties titulaires : les juges, les accusés et la défense », a ajouté M. Souab, tout en précisant que l’absence de l’une des parties compromet le principe d’un procès équitable. En revanche, il a expliqué que les familles des accusés ainsi que les journalistes sont des parties secondaires, et que leur absence ne nuit pas au caractère équitable du procès.

« Il ne faut pas non plus oublier que l’environnement du procès est un facteur très important. Hier, c’était comme si nous étions à Gaza et que nous nous bousculions pour une bouchée de riz », a dénoncé Ahmed Souab. Il a ensuite expliqué que même la composition du tribunal souffrait d’anomalies, et qu’un recours à ce sujet avait déjà été déposé.

« Quand on fait face à un procès pénal, partout dans le monde, l’avocat doit être à côté et proche de son client », a rappelé l’invité d’Amina Ben Doua, tout en expliquant que toutes ces revendications font partie du principe de confrontation.

« Afin que les gens comprennent, hier nous étions dans une salle de 10 mètres sur 18 mètres, dont la première partie était occupée par 25 personnes, et le reste était occupé par près de 300 personnes entassées les unes sur les autres. En gros, c’est comme si nous étions en Chine populaire et que nous faisions face à la Suède », a déploré Ahmed Souab, qualifiant cet environnement d’inhumain.

« Le procès était tellement équitable que je suis rentré malade », a poursuivi M. Souab. Il a ensuite expliqué que les détenus ne s’attendaient pas à ce procès à distance. Il a poursuivi : « Les terroristes de Chaâmbi, ceux qui ont assassiné Chokri Belaïd et Mohamed Brahmi, ont comparu devant les juges. Et vous voulez me convaincre que des gens âgés de soixante ans et plus sont tellement dangereux qu’on doit opter pour un procès à distance ? ».

« En gros, c’est comme si nous étions dans un match de football sans joueurs, avec des arbitres corrompus et un public absent », a indiqué Ahmed Souab, tout en précisant que, dès le départ, le dossier était très mal conçu, avec la personne ayant déposé la plainte qui a fini par être arrêtée pour des affaires de corruption, le juge d’instruction qui a disparu, et finalement les témoins qui ont témoigné après les arrestations, tout en rappelant que ces deux témoins sont également en prison.

« Pour moi, je refuse tout travail sur le fond tant qu’il n’y a pas le minimum des critères du procès équitable, et notamment le principe de confrontation », a déclaré Ahmed Souab.

« Ce procès est unique. Je n’ai jamais vu un dossier de putsch où il n’y a aucun élément matériel, ni armes, ni rien pour effectuer le renversement. Déjà, les accusés ne peuvent pas se réunir politiquement », a conclu Ahmed Souab.

 

 

 H.K


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