Affaire des instagrameurs : les audiences d'appel débutent le 22 janvier

L’avocat Mounir Ben Salha a annoncé, mardi 21 janvier 2025, sur Jawhara FM que les audiences d’appel dans l’affaire des créateurs de contenu condamnés « en raison de contenus jugés contraires aux bonnes mœurs » débuteront demain.
Le tribunal de première instance de Tunis avait condamné, le 5 novembre dernier, quatre célèbres créateurs de contenu sur les réseaux sociaux à des peines de prison ferme allant de 18 mois à quatre ans et six mois. Il s’agit de : Lady Samara, condamnée à trois ans et deux mois, Afifa, condamnée à un an et six mois et son époux Ramzi, condamné à trois ans et deux mois de prison, Khoubaib, condamné à quatre ans et six mois.
La semaine dernière, Choumoukh, toute aussi célèbre sur les réseaux sociaux, a également été condamnée à quatre ans et six mois.
Les chefs d’accusation sont variés : gêne intentionnelle d’autrui sur les réseaux numériques, outrage public à la pudeur, diffusion de contenus contraires aux bonnes mœurs ou adoptant des positions immorales, propos et comportements inappropriés portant atteinte aux valeurs morales et sociales, ainsi que risque d’influencer négativement le comportement des jeunes utilisateurs de ces plateformes.
Les avocats des créateurs de contenu ont déposé des recours contre ces jugements. Ces condamnations font suite à une décision prise par le ministère de la Justice, fin octobre dernier, autorisant le parquet à engager des poursuites contre des contenus diffusés sur les réseaux sociaux, notamment sur TikTok et Instagram, jugés contraires à la morale. Cela inclut l’utilisation d’expressions jugées inappropriées ou l’apparition dans des positions considérées comme indécentes.
Cette mesure a provoqué une vive polémique et divisé les Tunisiens. Alors que certains, à l’origine du débat ayant conduit à l’intervention de la justice, estiment ces poursuites nécessaires et se réjouissent des condamnations prononcées contre les influenceurs, d’autres dénoncent une atteinte à la liberté d’expression. Ces derniers jugent également les peines trop sévères et appellent à privilégier d’autres moyens, tels que des sanctions financières, pour limiter les abus sur les réseaux sociaux.
M.B.Z
lien sur site officiel