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Abir Moussi lance un cri de détresse et annonce boycotter les soins médicaux

 

Depuis sa prison, la présidente du parti destourien libre (PDL), Abir Moussi a lancé un cri de détresse, lundi 9 septembre 2024, « face à la politique des autorités visant à la maltraiter et à porter atteinte à son droit fondamental à la santé et à vivre sans douleurs », selon ses propres termes rapportés par le membre de son comité de défense Karim Krifa.

 

Dans sa lettre, Abir Moussi assure que depuis le début de la période électorale, les autorités ont pris un tournant dans leur manière de la traiter, « passant de la négligence à une phase d’entrave délibérée à ses soins et d’épuisement de sa santé ». En effet, elle assure qu’on lui a retiré les équipements logistiques fournis dans la cellule après de nombreux efforts et recommandations médicales pour lui permettre de s’asseoir, écrire et manger dans une position adaptée à son état de santé. « Suite à ce retrait, j’ai dû manger et écrire en position allongée, ce qui a aggravé mes douleurs, étant donné mon incapacité à m’asseoir sur le « pot », le seul moyen disponible dans la cellule ». 

Il a, également, été décidé de cesser de fournir l’assistance nécessaire pour transporter le panier contenant la nourriture pour plusieurs jours et porter les objets lourds, ce qui l’a contrainte à renoncer à accepter de la nourriture suffisante pour la semaine. La présidente du PDL indique qu’elle est victime de malnutrition, surtout en l’absence régulière des produits de base au point de ravitaillement du centre de détention.

Par ailleurs, elle a ajouté que la chaise au bureau de visite des avocats a été remplacée par une chaise basse fixée au sol, qui ne lui permet pas de l’adapter à la table où sont posés les dossiers. D’autre part, les prescriptions médicales émises par le médecin du centre de détention concernant son régime alimentaire ne sont pas appliquées. 

 

La présidente du PDL assure qu’elle a été à nouveau présentée à la commission médicale spécialisée le 23 août 2024, qui a recommandé ce qui suit : une série de médicaments pour 21 jours pour réduire les inflammations et les douleurs, la fourniture de tous les équipements logistiques et l’assistance nécessaire en fonction de mon état de santé, avec un inventaire détaillé et précis, la réalisation d’analyses de laboratoire et d’une radiographie du thorax et des épaules, la poursuite de la physiothérapie pour soulager la douleur avant de passer au renforcement musculaire et un contrôle dans un délai de 21 jours, soit cette semaine.

Cependant, elle affirme que la direction du centre de détention n’a respecté aucune des recommandations de la commission médicale et n’a fourni aucun des équipements ou conditions demandés, estimant que « les autorités insistent désormais pour la cibler physiquement et aggraver les préjudices résultant des agressions subies ».

 

Ainsi, la politicienne a relevé que le comité de défense a adressé une notification au Doyen des juges d’instruction chargé du dossier dit « bureau d’ordre», à la commission médicale chargée de son dossier médical, au procureur général de la Cour d’appel de Tunis, au ministère public de Manouba, et à la direction générale des prisons et de la réhabilitation en tant qu’autorité supervisant le centre de détention « afin d’intervenir pour imposer l’application des recommandations médicales et mettre fin à cette torture physique et morale ». 

Le tribunal administratif sera, également, saisi pour obtenir les ordonnances urgentes nécessaires pour inspecter le contenu des caméras de surveillance installées dans les bureaux de visite des avocats et à l’intérieur de l’unité carcérale, afin de documenter l’ampleur de la souffrance qu’elle endure. 

« En attendant, j’annonce que je boycotte les services de santé et les rendez-vous médicaux, qui sont devenus inefficaces pour me soigner ou atténuer les douleurs qui m’accompagnent depuis toute la période de ma détention illégale. Je tiens toutes les parties responsables des décisions nécessaires pour mettre fin à cette profonde souffrance », conclut-elle.

 

 

S.H


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