Abdeljalil Heni : les erreurs de 2024 ne doivent pas être répétées en 2025
Dans une intervention dans l’émission « Expresso », ce vendredi 25 octobre 2024, le vice-président de la Commission des finances à l’Assemblée des représentants du peuple, Abdeljalil Heni, a abordé les divergences entre les prévisions faites par la loi de finances 2024 et la réalité des finances publiques. Il a souligné l’importance d’interroger le ministère des Finances concernant les taux de croissance négatifs enregistrés en 2024 avant de se projeter vers la loi de finances 2025.
Selon le rapport du ministère des Finances, les chiffres évoquent une situation non encourageante : le taux de croissance au premier semestre de 2024 est de seulement 0,6%. De plus, les secteurs où l’on prévoyait une croissance affichent des baisses significatives : l’industrie (-1,9%), le bâtiment (-3,5%), le gaz et le pétrole (-14%), les mines (-2,5%), les exportations de phosphate (-2,9%), le textile (-6%) et les exportations d’énergies (-20%).
M. Heni a également noté que d’autres indicateurs restent faibles, comme l’absence d’activation du partenariat public-privé, le non-fonctionnement du système d’enregistrement des opérations de services de consommation directe, et la persistance de complexités administratives ayant freiné certains projets.
En revanche, il a mentionné que certains secteurs, tels que les hôtels, cafés, services et le secteur informatique, ont connu une croissance satisfaisante, sans pour autant compenser les contre-performances des autres secteurs.
Lors de la réunion de la commission des finances et du budget, mercredi 23 octobre 2024, les députés se sont interrogés sur ces faibles performances malgré l’augmentation des recettes fiscales. M. Heni a expliqué que cette situation pourrait être attribuée aux procédures, à la législation, à une mauvaise gouvernance ou à des difficultés opérationnelles.
Il a souligné la nécessité de comprendre les raisons des taux de croissance négatifs avant d’envisager le budget 2025, afin d’éviter de reproduire les mêmes erreurs.
M. Heni a également fait état que plusieurs mesures prévues dans la loi de finances 2024, telles que la lutte contre l’évasion fiscale, l’instauration de la facturation électronique, l’utilisation des caisses enregistreuses, l’élargissement de la base fiscale et la revitalisation du secteur du phosphate, n’ont pas été mises en œuvre, ce qui est préoccupant.
Enfin, il a indiqué que la consommation insuffisante freine l’investissement, moteur principal de la croissance, ajoutant que les mesures sociales ne suffisent pas à générer la croissance. Selon lui, l’investissement, le commerce électronique et le développement des énergies propres sont les véritables leviers de la croissance, mais ces aspects demeurent absents du projet de loi de finances 2025.
Les députés appellent à ce que ce dernier soit davantage orienté vers la promotion de l’investissement et le maintien du rôle social de l’État, tout en soulignant les lacunes en matière de gouvernance et d’efficacité des mesures fiscales existantes.
H.K
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