Abdallah Sahraoui : toutes les parties prenantes sont responsables de la crise de lhuile dolive
![](https://i0.wp.com/tunisie-actu.com/wp-content/uploads/2024/12/IMGBN96950huile.jpg?resize=780%2C470&ssl=1)
Abdallah Sahraoui : toutes les parties prenantes sont responsables de la crise de lhuile dolive
Abdallah Sahraoui, membre du Syndicat des huiliers à Sahline, a lancé, lundi 16 décembre 2024, un cri de détresse concernant le secteur de l’huile d’olive. Selon lui, si aucune action n’est prise par les parties prenantes, le secteur risque de s’effondrer, car les agriculteurs quitteront cette activité si la récolte n’est pas sauvée.
M. Sahraoui a expliqué, au micro de Hatem Ben Amara dans l’émission Sbeh El Ward sur Jawhara FM, que les syndicats avaient averti depuis l’année dernière sur la crise du secteur. Il a souligné que toutes les parties prenantes, y compris les gouvernements précédents, sont responsables de cette situation.
« Le ministère de l’Agriculture nous demande de planter des oliviers : il a un programme de plantation de dix millions d’oliviers au nord du pays, alors qu’il n’y a pas l’infrastructure nécessaire », a-t-il précisé, pointant notamment le manque d’entrepôts de stockage pour cette denrée.
Il a ajouté : « Aujourd’hui, l’agriculteur vend son huile d’olive à sept ou huit dinars le kilo, c’est-à-dire que les dix litres coûtent 73 dinars. Malgré ce prix, les agriculteurs ne trouvent pas preneur. En parallèle, les prix de vente aux consommateurs varient entre dix et quinze dinars, à cause des disparités de prix entre les huileries, les commerçants et les agriculteurs, ainsi que de la différence de qualité de l’huile d’olive proposée ». Il a recommandé aux citoyens d’acheter directement auprès des agriculteurs ou des huileries pour garantir un bon rapport qualité-prix.
Abdallah Sahraoui a estimé que le véritable exportateur est celui qui sert l’économie du pays : celui qui exporte des produits emballés et non en vrac. Il a précisé qu’actuellement, seulement 10 % de nos exportations sont emballées, tandis que le reste est expédié en vrac.
L’agriculteur a exprimé ses inquiétudes concernant la production d’huile d’olive de cette année. Il a expliqué que traditionnellement, les huileries disposaient d’une capacité de stockage, mais que les nouvelles installations n’en possèdent pas, privilégiant la vente immédiate en vrac. Il a également indiqué qu’à la date du 15 décembre 2024, 30 % de la récolte avait été collectée, mais que certains agriculteurs ne souhaitent plus récolter, n’étant plus dans leurs frais. La tonne coûte 450 dinars pour la collecte, plus 200 dinars pour l’extraction et 50 dinars pour le transport, sans compter le coût de production, sachant qu’il y a une alternance d’abondance de production d’une année sur l’autre. Pour lui, à ce rythme, il vaudrait mieux investir dans un autre projet plus lucratif que la production d’olives.
Il a rappelé qu’en 2019, huit mesures avaient été prises en faveur des exportateurs, mais aucune décision n’a été prise pour soutenir les agriculteurs.
M. Sahraoui a également noté que les Tunisiens consomment 8 % de la production d’huile d’olive dans les meilleurs cas, soit 30.000 tonnes sur une production totale de 340.000 à 350.000 tonnes. Pour sauver la récolte de cette année, il estime que des financements sont nécessaires : il faut que les banques interviennent auprès des acteurs du secteur pour sauver la récolte, que l’Office national de l’huile achète l’huile auprès des huileries, et que toutes les parties prenantes se mobilisent.
I.N.
lien sur site officiel