Culture

78e édition du festival de cannes – Demain la cérémonie de clôture : En attendant demain le Palmarès

Les pronostics vont bon train sur la Croisette, mais c’est le jury de cette édition présidé par l’actrice française Juliette Binoche qui aura le dernier mot. 

La Presse — Clap de fin demain sur la 78e édition du festival international de Cannes après onze jours de célébration du cinéma à travers des films de tous les continents, toutes sections confondues. Les 19 films en lice pour la Palme d’Or ont exploré des thèmes récurrents centrés notamment sur la mémoire, l’identité, la répression politique et les blessures intimes laissées par l’histoire. Qui remportera la Palme d’Or ? Les pronostics vont bon train sur la Croisette, mais c’est le jury de cette édition, présidé par l’actrice française Juliette Binoche, qui aura le dernier mot en dévoilant son Palmarès lors de la cérémonie de clôture. 

Un simple accident de l’Iranien Jafar Panahi

 

En attendant le Palmarès, focalisons-nous sur le reste des films de la compétition qui s’égrènent au fil des jours : «Sentimental value» (Valeur sentimentale) du Norvégien Joachim Trier  met en scène les relations complexes au sein d’une famille artistique. Nora, actrice norvégienne, voit son père Gustav, autrefois metteur en scène célèbre, revenir dans sa vie après le décès de sa mère. Il lui propose le rôle principal dans son nouveau film autobiographique, mais elle refuse. Il offre alors le rôle à Rachel Kemp, une star hollywoodienne. Ce qui ravive les tensions familiales et oblige chacun à confronter les blessures du passé. 

Le film aborde plusieurs thèmes, dont notamment la réconciliation familiale, l’héritage artistique et les relations intergénérationnelles. Sa narration nuancée, dans un style mi-tragique, mi-humoristique, sa mise en scène maîtrisée ainsi que la superbe interprétation des comédiens, notamment l’actrice Reinsve, font de lui un sérieux candidat pour la récompense suprême. Sans compter que l’actrice Renate Reinsve peut également prétendre à un prix d’interprétation féminine, grâce à son jeu si maîtrisé. 

«Un simple accident» de l’Iranien Jafar Panahi, de retour sur la Croisette après 20 ans d’absence, met en scène un accident où un homme heurte un chien avec sa voiture. Ce qui déclenchera  une série d’événements absurdes en apparence, mais  des plus tragiques, au fond. La forme se décline dans un style entre satire et comédie noire afin de dénoncer l’oppression, la corruption et la répression. Mais le recours appuyé au discours direct, dans la dernière partie du film, atténue la puissance de l’ensemble. 

Liberté, humour et nostalgie 

«Fuori» de l’Italien Mario Martone force l’adhésion, grâce à son originalité et à sa légèreté insoutenable. Adapté du roman autobiographique de l’écrivaine italienne Goliarda Spasienza, le film retrace son arrestation pour vol, en 1980, quand elle est incarcérée dans la prison de Rebibbia à Rome où elle tisse des liens profonds  avec d’autres détenues, notamment Roberta, une activiste politique. Après leur libération, elles continuent de se rencontrer en entretenant des liens qui «défient les normes sociales et intellectuelles de l’époque» . 

Sentimental value du Norvégien Joachim Trier

Certes, «Fuori» relève du genre biopic, mais il n’adopte guère la forme traditionnelle, original dans son approche il se focalise surtout sur la relation entre Goliarda et Roberta afin de mettre en lumière le parcours singulier de l’écrivaine qui a eu tant de mal pour être enfin lu et reconnu. Car, son chef-d’œuvre «l’Art de la joie» a été rejeté durant 10 ans par les maisons d’édition, et c’est sa rencontre avec cette détenue respirant l’énergie qui lui redonnera le désir de vivre et de reprendre l’écriture. Le propos est notamment centré sur la liberté personnelle, l’écrivaine considérant que les conditions de vie sont pratiquement les mêmes que ce soit à l’intérieur ou à l’extérieur des murs de la prison. Les thèmes de la sororité et de la solidarité féminine sont également soulignés. 

Le traitement adopte un ton humoristique et nostalgique, notamment à travers la reconstitution remarquable de la Rome des années 1980. Enfin, le jeu des actrices (Valeria Golino dans le rôle de l’écrivaine et Matilda De Angeli dans celui de Roberta) tout en nuances et en sensibilité, confère au film davantage de profondeur. Ce duo féminin peut aspirer, d’ailleurs, à un prix d’interprétation.

Maintenant, on constate que les films les plus cités dans les pronostics de la critique internationale afin de briguer la Palme d’Or sont «Sentimental Value», outre «The secret Agent» du Brésilien Kleber Mendoça Filho, un thriller politique déroulant le thème de la mémoire historique, la répression politique et l’identité dans une esthétique des années 1970. Et, enfin, «Sirat» d’Olivier Laxe, qui suit un père en quête de sa fille disparue dans le contexte des raves marocaines, un prétexte pour explorer les relations humaines de manière introspective et immersive. 

 


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